Stellantis missionne McKinsey sur l’avenir de Maserati et Alfa Romeo
Un mandat qui porte notamment sur l’opportunité de nouer des partenariats avec des fabricants pour accéder à de nouvelles technologies et, à plus long terme, sur une possible scission de Maserati.

La mission confiée à McKinsey par le président de Stellantis, John Elkann, s’inscrit dans le contexte des tarifs douaniers de 25 % imposés par l’administration Trump sur les voitures importées aux États-Unis, y compris celles en provenance d’Europe.
D’après des personnes proches du dossier citées par Bloomberg, certaines entreprises asiatiques auraient « manifesté leur intérêt », bien que les réflexions n’en soient qu’à leur début.
L’impact de la guerre commerciale initiée par Donald Trump
Le groupe Stellantis redoute une réduction de plusieurs milliards d’euros de ses bénéfices. Selon le PDG de Maserati Santo Ficili, « 35 à 40 % des clients » de la marque de luxe se trouvent aux États-Unis. Toutes les Maserati et Alfa Romeo qui y sont vendues sont importées, le groupe ne disposant d’aucune usine hors d’Europe.
Stellantis résulte du regroupement, en 2021, de Fiat Chrysler et du groupe français PSA, dans le but d’être mieux positionné pour concurrencer des groupes tels que Volkswagen AG et Toyota Motor Corp. Depuis cette date, la gestion de 14 marques automobiles qui vont de Peugeot à Fiat en passant par Jeep ou Chrysler, s’avère ardue.
John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli, assume la direction générale par intérim de Stellantis depuis décembre 2024 à la suite de la démission de Carlos Tavares. Un nouveau DG doit être nommé d’ici fin juin 2025.
Des difficultés exacerbées par la hausse des tarifs douaniers
Les actions de Stellantis ont récemment augmenté de 3,8 % à Milan, ce qui n’empêche pas le cours de l’action d’avoir perdu environ un tiers de sa valeur cette année.
Maserati a pour sa part enregistré une perte d’exploitation ajustée de 260 millions d’euros en 2024, après que ses ventes de véhicules se sont effondrées de plus de moitié.
Si la marque a tenté de regagner des parts de marché aux États-Unis en réduisant ses prix et en comblant des lacunes dans sa gamme de produits, elle intensifie désormais la personnalisation de ses véhicules afin d’attirer des clients plus fortunés et d’augmenter ses bénéfices.
John Elkann, qui a prévu de transférer la production de Maserati dans l’une des usines automobiles italiennes « sous-utilisées » du groupe, a averti le mois dernier que les droits de douane imposés par Donald Trump pourraient « peser sur la production automobile dans le pays ».
Un porte-parole de McKinsey a déclaré « avoir été invité à évaluer l’impact des tarifs douaniers américains récemment annoncés pour Alfa Romeo et Maserati », refusant d’apporter d’autres commentaires.
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