LVMH, toujours très McKinsey compatible
On aime décidément beaucoup les alumnis du conseil en stratégie chez LVMH, et avant tout les « ex-Mac ».
Consultant chez McKinsey entre 1995 et 1999, Guillaume Motte prendra les fonctions de PDG de Sephora, propriété du groupe depuis 1997, à partir du 1er janvier prochain (il n’entre pas pour autant dans le comex de LVMH). Guillaume Motte est passé par la FNAC et Celio, avant d’arriver chez LVMH en 2018, comme président Europe et Moyen-Orient de Sephora. Depuis 2021, il dirigeait LVMH Fashion Group (Céline, Loewe, Givenchy, Marc Jacobs, Kenzo…). « Ses expériences au cours des deux dernières années au sein de LVMH Fashion Group, aux côtés de Sidney Toledano, lui ont permis d’élargir son expertise en matière de création de marques de prestige, et d’approfondir ses compétences déjà étendues dans le commerce de détail et les affaires au niveau mondial. […] Je n’ai aucun doute qu’il continuera à faire de Sephora l’extraordinaire détaillant de produits de beauté haut de gamme que nous envisageons. Je suis extrêmement heureux que nous travaillions à nouveau ensemble », commente Chris de Lapuente sur les réseaux sociaux, PDG de la branche Distribution sélective de LVMH, PDG par intérim de Sephora (depuis le départ surprise de Martin Brok, CEO depuis 2020).
à lire aussi
Avec le closing du rachat du joaillier américain par le groupe de luxe, l’un des fils de Bernard Arnault, passé chez McKinsey, est promu parmi les dirigeants de Tiffany. Le CEO de joaillier, un ancien de Bain, quitte ses fonctions. Enfin, chez Balmain, un ancien du BCG passe directeur commercial exécutif.
Sephora, la chaine de magasins de vente de parfums et produits cosmétiques, a réalisé 1,47 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2021, c’était 1,63 Md€ en 2018. Et des résultats qui avaient été plombés durant la pandémie : 1,34 Md€ en 2020. Car le défi majeur pour Guillaume Motte est de développer cette enseigne (face à ses principaux concurrents Marionnaud et Nocibé) qui avait joué la carte « boutiques », avec plus de 2 500 points de vente physiques dans 35 pays, 78 000 références produits. Son site Internet, lancé en France en 2005 (accessible aux États-Unis depuis 1999), est devenu depuis « le magasin » le plus fréquenté de la marque. En 2021, Sephora a aussi racheté l’enseigne britannique Feelunique, pure player de produits de beauté.
Ingénieur de CentraleSupélec (1992), titulaire d’un master d’économie de l’université de Cambridge (1993), Guillaume Motte a donc passé 4 années chez McKinsey, avant de rejoindre la FNAC, où il dirige dans un premier temps le pôle Éveil et jeux, puis la FNAC Suisse (2005-2007). Entre 2007 et 2011, Guillaume Motte dirige la marque dubaïote Al Tayer Trends, avant de revenir en France pour diriger Jennyfer (une marque de Celio), puis prendre la tête du groupe Celio (2015-2018).
L’ancien consultant McKinsey est donc depuis quatre ans chez LVMH, un groupe très consultant compatible, qui compte même quatre ex-consultants au sein de son comex (1/3), dont trois anciens de McKinsey.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
grande consommation - luxe
- 25/10/24
Samuel Cazin, alumni de Kearney ayant ensuite rejoint le groupe Nestlé notamment, devient partner au sein de l’entité de conseil en stratégie de PwC France & Maghreb.
- 21/10/24
Le président de la filiale Vins et Spiritueux de LVMH depuis 2017, Philippe Schaus, aurait été débarqué par le groupe.
- 06/09/24
C’est une Italienne, Benedetta Petruzzo, ancienne consultante de Bain & Company, qui vient d’être promue chez Dior Couture (LVMH) en qualité de directrice générale déléguée. Un poste qu’elle va occuper à partir du 15 octobre prochain.
- 14/06/24
Elles se sont connues en prépa et ne se sont presque plus quittées depuis : les deux cofondatrices de Gimmy (ex-Foodjer), ex-BCG, partagent avec nous leur itinéraire, leur projet et leurs ambitions.
- 12/06/24
Elle est une loi du secteur encadrant le secteur du retail qui a fait couler beaucoup d’encre. La loi dite Descrozaille (ou Egalim 3) a fait sortir de leurs gonds les « têtes de gondole » de la distribution. À la clef, la fin des super-promos dans les rayons droguerie, parfumerie, hygiène et entretien (DPH). L’analyse de partners de deux cabinets qui accompagnent ces acteurs : Martin Crépy de Simon-Kucher, Jean-Marc Liduena et Laëtitia Fouquet-Carpinelli de Circle Strategy.
- 06/06/24
S’il est un marché qui semblait résilient face aux crises, c’est bien le secteur du luxe. Le seul segment clé des biens personnels affichait 362 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023, en croissance de 4 % sur un an (à taux courants). Pourtant, certaines maisons emblématiques connaissent un revers depuis la période faste post-covid, à l’instar de Gucci et de sa maison-mère, Kering. L’analyse de consultants dédiés, Céline Pagat Choain et Paolo Cassio, associée et directeur de Kéa, et Laurence-Anne Parent, senior partner d’Advancy.
- 22/05/24
The French Bastards, l’entreprise dirigée par Victor Muraille, alumni de McKinsey, vient de voir arriver un nouvel investisseur, Experienced Capital (ECP) dédié « aux marques premium », comme le site du fonds d’investissement le précise.
- 06/05/24
Comment passe-t-on du conseil en stratégie à la conserverie artisanale ? Après 18 ans chez Kéa, Ketty Six a posé les bases des Sept Collines, avec son associé Christophe Barut, en 2019. Une fois passé l’intermède Covid, l’entreprise est passée à l’opérationnel fin 2020, en proposant des conserves de légumes de saison de qualité produites localement.
- 02/04/24
La crise agricole de l’hiver 2024 n’a pas pris les observateurs par surprise. Hausse du coût de l’énergie, instabilité climatique, tensions commerciales liées aux conflits internationaux ont exacerbé des contradictions installées de longue date. Contradictions dont les agriculteurs se vivent comme les principales victimes, la variable d’ajustement. Qu’en pensent les cabinets de conseil en stratégie ? Et quel rôle jouent-ils auprès des acteurs de cette crise ô combien systémique ?