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Top 7 des MBA pour devenir consultant en stratégie
Nous avons réalisé ce classement afin de présenter les MBA dont les étudiants rejoignent statistiquement le plus les trois cabinets de conseil les plus prestigieux - à savoir McKinsey, Bain et le Boston Consulting Group (le fameux MBB). Le pourcentage indiqué est une moyenne sur les trois dernières promotions.
Pour plus d’informations sur la méthodologie suivie pour établir ce tableau, pour avoir les résultats détaillés par MBA et par cabinet, et pour consulter les sources, reportez-vous au bas de l’article.
L’INSEAD, le MBA leader pour le conseil en stratégie
Le principal enseignement de cette étude est que le MBA dont les étudiants sont les plus présents parmi les MBB est, de très loin, l’INSEAD.
Trois facteurs expliquent, selon nous, cette nette différence :
- L’INSEAD est un MBA particulièrement adapté au consulting : au delà du contenu pédagogique en phase avec les attentes des cabinets de conseil, son format spécifique ramassé sur 11 mois habitue les élèves à un rythme soutenu et convient particulièrement aux "fast trackers" désireux de ne pas rester 2 ans étudiants. Ainsi 40% de ses étudiants rejoignent ce secteur après leur MBA
- L’INSEAD est sans rival sur le marché européen : aucun MBA européen n'est autant reconnu par les cabinets prestigieux qui viennent recruter pour leurs différents bureaux européens. Alors qu'aux Etats Unis, le recrutement des cabinets de conseil est réparti entre plusieurs MBA. Du coup à taille de marché du conseil et donc politique de recrutement comparable, les diplômés de l'INSEAD sont beaucoup plus sollcités. Il n'est donc pas étonnant de constater que 2/3 de leurs alumnis dans le consulting restent travailler en Europe. Alors qu'en Amérique du Nord les MBA américains dominent largement.
- Une proportion importante des intégrés étaient déjà consultants dans un cabinet du MBB avant leur MBA (la moitié des intégrés chez McKinsey sont en réalité des réintégrations). L'absence de rival européen sur ce type de profil augmente encore la densité de consultants.
Lire le rapport 2010 complet de l’INSEAD pour plus de détails.
Les MBA augmentent-ils les chances d’intégrer les meilleurs cabinets de conseil en stratégie ?
Entre un quart et un tiers des MBA trouvent un emploi dans le consulting. Selon James Platt, Partner au BCG, « les meilleurs MBA ne pourraient pas mieux convenir aux critères de recrutement du conseil ».
Entrer dans l’un des 10 MBA de notre tableau (+ Harvard et Stanford) vous permettra dans la plupart des cas d’obtenir des entretiens dans les cabinets de conseil en stratégie (même si c’est un peu moins vrai en France). Et c’est déjà un pas énorme de franchi pour ceux dont la formation académique ne permet pas de passer le screening des CV. Un MBA de qualité est notamment très utile pour les ingénieurs (écoles de rang A ou B+) ou pour permettre une reconversion de carrière.
Pour autant, les critères de sélection lors des entretiens sera tout aussi forte (autour de 90%, pour mémoire), et vos expériences professionnelles antérieures au MBA pèseront beaucoup dans la balance. En outre, intégrer les MBA les plus prestigieux est particulièrement difficile si vous n’avez pas un diplôme de premier ordre et/ou des réalisations professionnelles hors du commun (même si le score au GMAT et les recommandations pèsent également dans la balance).
Enfin, les MBA hors de cette liste vous offriront beaucoup moins de chances d’intégrer les cabinets de conseil en stratégie, notamment en France. Votre MBA doit vraiment se situer dans les 20 plus prestigieux du monde a minima (voir le classement des MBA du Financial Times, qui fait référence).
Il faut également prendre en compte le fait que s’inscrire dans un MBA représente un investissement très important : les frais de scolarité MBA de notre Top 10 se situent dans une fourchette 45-52,000$ par an (sachant qu’un MBA dure 2 ans aux Etats-Unis, et 18 mois à la London Business School). L’INSEAD est un cas à part, qui fait payer 56,000€ pour un an de formation. S’ajoutent à ces coûts le logement, la nourriture, les livres... et le coût d’opportunité lié l’absence de salaire.
Les MBA, une étape obligée dans la carrière d’un consultant en stratégie ?
Les cabinets de conseil en stratégie (et notamment McKinsey, Bain et le BCG) offrent à leurs consultants des MBA, ce sont parmi les très rares entreprises à le faire, avec les banques d'affaires. Aux Etats-Unis, c’est un passage presque obligatoire pour passer d’Analyste à Consultant (« Associate » chez McKinsey). En France, ce pratique est beaucoup moins répandue, notamment à cause de la séniorité et de la formation business plus importante des jeunes diplômés français.
Faire un MBA a tout de même des avantages non négligeables : ajouter un nom de prestigieux dans votre CV, accèder à un réseau très valorisé, suivre des cours de haut vol, vivre à l’étranger… et reprendre une vie d’étudiant (pour ceux à qui ça manque). Il permet également d'afficher ses ambitions de carrière (et notamment son indépendance envers les impératifs familiaux). Alors se faire payer un MBA par son cabinet semble être une occasion qui ne se refuse pas.
Toutefois, choisir de faire un MBA pendant sa carrière de consultant en stratégie peut se révéler risqué en France, où la plupart de vos collègues auront progressé d’un grade pendant vos 2 ans de MBA. Difficile de rester dans la « fast-track » après ça… Et bien que certains cabinets versent une petite allocation, il vous faudra le plus souvent vivre sans salaire pendant deux ans.
En conclusion, les MBA prestigieux peuvent être un véritable atout pour mener une carrière de consultant en stratégie, mais ils ne représentent ni une porte d’entrée directe, ni un passage obligé, tout particulièrement en France où les MBA ne correspondent pas assez au système scolaire élitiste, où la sélection s’est déjà opérée lors du concours aux Grandes Ecoles.
Consultor, le portail du conseil en stratégie - 08/06/2011
Annexe : le tableau complet et la méthodologie suivie
Nous avons comparé l’effectif des promotions avec le nombre d’étudiants de la promotion 2010 placés dans les MBB (chiffres publiés par les MBA eux-mêmes, dans des documents à valeur légale). Seuls les emplois sont comptabilisés, pas les « summer internships ».
Nous avons limité notre étude aux cabinets membres du « MBB », car ce sont les cabinets dont l’implantation est la plus homogène aux Etats-Unis et en Europe (l’inclusion de Roland Berger profiterait très fortement à l’INSEAD par exemple), et ce sont les cabinets les plus recherchés par les post-MBA – partant du principe « qui peut le plus peut le moins ».
Les grands absents : Harvard ne publie pas ses statistiques d’emploi post-MBA. Stanford indique un taux de 4% dans le conseil en stratégie dans sa globalité (qui n’inclue pas seulement les MBB). Le MBA de Bocconi quant à lui ne donne pas d’informations précises mais affirme que le BCG et Bain sont parmi les 5 principaux employeurs de leur alumnis en 2010. Les autres MBA absents ont soit des pourcentages d’intégration trop faibles, soit trop peu d’informations publiées.
Quelques-uns des rapports utilisés :
- https://mitsloan.mit.edu/cdo/class11.php
- https://www.london.edu/assets/documents/theschool/LBS_MBA_Employment_Report_2010.pdf
- https://www.fuqua.duke.edu/mba_recruiting/recruiting_duke/employment_statistics/
- www.kellogg.northwestern.edu/.../Employment%20Report/KelloggEmploymentReport09.ashx
- https://mycareer.wharton.upenn.edu/mbacareers/report/index.cfm
- https://employer.wharton.upenn.edu/recruiting/statistics.cfm
- https://www.columbia.edu/cu/business/career/employmentreport/
- https://www.chicagobooth.edu/employmentreport/index.aspx
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