Aux États-Unis, moins de promotions et des « invitations » à partir
De nouveaux signes de la morosité qui règne dans les cabinets de conseil, avec les revues de performance de milieu d’année qui battent leur plein. Elles visent – clairement – à orienter les consultants jugés sous-performants vers la sortie. Les promotions sont aussi plus difficiles à obtenir.
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Consultor s’en est fait l’écho dès la mi-février en ce qui concerne McKinsey, des « notes de préoccupation » ayant été transmises à 3 000 consultants. Ils disposaient alors de 3 mois pour redresser la barre. En cette fin avril, selon le Financial Times, ils sont tous notés et ceux qui ne remplissent pas les critères se verront « invités » à quitter le cabinet, dans le langage de la firme.
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Une situation qui n’est pas inédite, comme l’indique le porte-parole américain de McKinsey ? 3 000 consultants de la firme ont été avertis de leurs « sous-performances ». Ils disposent d’un délai de 3 mois pour y remédier.
Si ces évaluations de performance de milieu d’année n’ont rien de nouveau, elles étaient devenues plus informelles depuis quelques années — et bien moins impactantes que celles qui ont lieu autour d’octobre. Or, selon des sources bien informées, cette fois, ce n’est pas le cas. Ce retour à une notation formelle traduit la nécessité, pour McKinsey, d’accélérer le départ d’une partie de ses troupes.
Il faut dire que la donne a changé en matière de taux d’attrition. Alors que le niveau de rotation avait atteint des sommets lors du boom du conseil de l’après-pandémie, le nombre de départs initiés par les collaborateurs dans le secteur des services aux entreprises est tombé au plus bas. En cause : le gel des embauches, voire les licenciements, dans les entreprises de la tech et les banques d’investissement.
Chez McKinsey, alors que le pourcentage de consultants quittant le cabinet est de l’ordre de 20 % lors d’une année « normale », en 2023, il n’aurait été que de 15 %.
Selon des sources citées par le Financial Times toujours, des consultants se seraient vu proposer des incitations financières pour partir. Par ailleurs, 400 emplois auraient été supprimés par la firme en avril dans l’ingénierie des données et des logiciels.
Au sein du BCG, le taux d’attrition n’aurait pas diminué… mais changé de nature
Si la baisse du taux d’attrition concerne tous les cabinets de conseil au-delà de la seule stratégie, le Boston Consulting Group pourrait avoir échappé à ce phénomène. Le BCG aurait en effet conservé le taux moyen observé depuis 12 ans. Avec une subtilité malgré tout : de 2012 à 2020, les départs volontaires représentaient la moitié du total des départs, mais, en 2023, le tiers seulement. Deux tiers des sorties ont donc eu lieu… sur demande.
Selon Rich Lesser, président Monde du BCG, « le fait d’embaucher des personnes avec la promesse d’une énorme croissance personnelle et de possibilités de développement substantielles » induit d’adopter un mode de fonctionnement spécifique. « La cohérence entre les départs et les arrivées » en ferait partie. Il reconnaît néanmoins la « réalité émotionnelle » du passage d’une attrition volontaire à involontaire, alors que le marché du travail est moins favorable pour les talents du BCG.
Beaucoup plus difficile pour les consultants d’être promus au sein des cabinets
La baisse des départs volontaires a un effet sur le modèle du Up or Out qui prévaut dans les cabinets de conseil. Qui dit moins de « out » dit en effet moins de « up ». Ainsi, la société Live Data Technologies, qui suit les évolutions des intitulés de poste de millions de cols blancs sur LinkedIn, a noté une baisse significative des promotions en 2023 par rapport à l’année précédente.
Chez Bain et au BCG notamment, la proportion d’employés ayant bénéficié d’une promotion est revenue au niveau de l’avant-pandémie. Chez McKinsey, elle a atteint son niveau le plus bas depuis 10 ans.
Toutefois, bien que le bout du tunnel n’ait pas encore été atteint, la lumière est désormais visible ! C’est le message qu’ont partagé les 3 000 associés de McKinsey réunis à Copenhague à la mi-avril, le marché du conseil « semblant se redresser, après plus d’un an de croissance atone ». Bob Sternfels, le global managing partner de la firme, a évoqué un « retour à l’équilibre pour le cabinet » d’ici la fin de l’année. Reste donc à absorber les dernières secousses, qui pourraient être rudes.
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