Québec : McKinsey sous la menace d’une nouvelle enquête parlementaire
Les États-Unis, la France et maintenant le Canada ? McKinsey ne cesse de concentrer l’attention d’élus aux quatre coins de la planète. Après que des sénateurs français et des parlementaires américains lui ont consacré des enquêtes, au tour des oppositions québécoises d’en appeler une de leurs vœux.
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1,7 million de dollars canadiens pour un plan de déconfinement, 5 millions de dollars pour la préparation d’un plan de relance post-pandémie (soit près de 5 millions d’euros au total) : telles sont deux missions de conseil réalisées par McKinsey en 2020 et 2021 pour le compte de l’exécutif québécois, qui suscite l’ire des oppositions politiques au Canada francophone. À tel point que ces dernières demandent la création d’une commission d’enquête. En cause : la confidentialité de ces missions, leur coût et le fait, selon ces oppositions, que les missions ont été mandatées sans appel d’offres préalable.
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Six mois après que le Sénat a appelé à ce que le gouvernement publie un état des lieux régulier annexé au budget de l’État sur ses dépenses de conseil, voilà la chambre haute du Parlement exaucée dans une annexe au projet de loi de finances pour 2023 publiée le 10 octobre dernier.
Des missions que le Premier ministre québécois, François Legault, a justifiées par la nécessité de prendre les meilleures mesures dans le cadre d’une pandémie inédite depuis un siècle.
La polémique est partie d’une information de Radio-Canada du 30 septembre qui révèle que, dans la gestion de la pandémie, l’exécutif s’est attaché les services de McKinsey au tarif de 215 000 dollars par semaine hors taxes. 200 courriels, contrats et documents de travail obtenus par Radio-Canada attestent de ce travail.
Des griefs très similaires à ceux reprochés au cabinet en France sont formulés à l’encontre de McKinsey : comme l’utilisation des logos officiels de ses clients ministériels sans que le propre nom de McKinsey apparaisse où que ce soit (voir l’enquête de Radio-Canada).
Parmi les documents obtenus par Radio-Canada, ce mail du 14 décembre 2020 : alors que les tout premiers vaccins viennent d’être injectés aux Québécois, le directeur de la campagne de vaccination Daniel Paré reçoit un courriel d’une associée du cabinet de conseil McKinsey : « Bravo pour cette première journée qui se déroule bien. Voici mes notes sur les suivis (action, responsable, délais). N’hésitez pas à faire des changements. »
Hasard du calendrier, ce n’est que quelques jours plus tard – le 23 décembre 2020 – que le cabinet participera à une réunion en présence d’Olivier Véran alors ministre de la Santé, dans le cadre d’une mission confiée à McKinsey pour accompagner l’État français dans sa stratégie vaccinale. Révélée par le Canard Enchaîné et Politico, l’information déclenchera deux ans d’une polémique inédite qui a récemment abouti par le vote au Sénat d’une loi dite « anti-McKinsey » ou « anti-consultocratie ».
Plusieurs autres missions du cabinet au Québec et au Canada ont récemment été portées à la connaissance du public. Le 26 octobre, Radio-Canada rapportait qu’Hydro-Québec, le fournisseur d’électricité, s’est régulièrement attaché les services de McKinsey, notamment sur des sujets d’innovation et d’approvisionnement. Ce sont au total 27 contrats que McKinsey a honorés pour Hydro-Québec ces six dernières années, pour un total d’honoraires de 31 millions de dollars canadiens.
Autre mission récente pour le gouvernement central canadien cette fois. Le sujet : la situation du Québec qui souffre de son retard (économique et social) face à la province limitrophe, l’Ontario. Les Québécois apprécieront.
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