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« Reshaping McKinsey » : la stratégie de Bob Sternfels pour ouvrir une nouvelle page

Difficilement réélu en février 2024, le managing partner Monde de McKinsey, Bob Sternfels, souhaite réorganiser le cabinet en profondeur.

Consultor
16 Jul. 2024 à 05:00
« Reshaping McKinsey » : la stratégie de Bob Sternfels pour ouvrir une nouvelle page
Bob Sternfels, profil LinkedIn (fond © Andreas Prott/Adobe Stock)

Pour ce faire, il s’inspire de certains philosophes grecs ou du moins de l’une de leurs pratiques quand il échange avec ses interlocuteurs. Le concept ? Des rencontres en marchant ou plutôt en effectuant un « léger jogging » selon l’intéressé, ancien joueur de water-polo à Stanford. Certains interlocuteurs finiraient ces meetings plus difficilement que d’autres…

Résumé de l’interview donnée par Bob Sternfels au Wall Street Journal à la mi-juin.

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En poste depuis 2021, sa réélection à la tête de la firme devait être une formalité. Elle aura finalement nécessité plusieurs tours de scrutin et fait planer le risque d’une nouvelle éviction à la fin du premier mandat, le même sort que celui réservé à son prédécesseur Kevin Sneader (qui a depuis quitté la firme).

Contraction du marché du conseil, licenciements au sein de la Firme, problématiques juridiques et financières liées à l’accompagnement – passé – de fabricants d’opioïdes, investigation sur les activités de conseil auprès du fonds souverain d’Arabie saoudite ou en Chine : le leader Monde de McKinsey depuis 2021 doit gérer un contexte chaotique.

De premières mesures visant la facturation et la transformation du cabinet à l’ère de l’IA

Pour sortir de cette période troublée, Bob Sternfels a décidé de restructurer le cabinet en profondeur. Il rencontrerait de nombreux clients à cette fin en leur demandant ce que le cabinet « pourrait faire différemment ».

L’ajustement de certaines structures de frais, avec une part plus grande de missions facturées au résultat, figure parmi les premières décisions initiées. L’actuel CEO Amérique du Nord de McKinsey, Asutosh Padhi, est chargé d’en piloter la mise en œuvre.

En parallèle, Rodney Zemmel, leader de la practice Digital en pleine croissance, doit se consacrer à l’accompagnement des consultants dans l’évolution de leurs méthodes de travail – grâce à l’IA. Le mode d’ordre pour réussir au sein du cabinet est d’être « un excellent ingénieur de prompts » !

Bob Sternfels estime d’ailleurs que le fait « d’apporter des idées stratégiques aux entreprises n’est [plus] qu’un standard minimum » à l’ère de l’IA. Pour la directrice clientèle de McKinsey, Liz Hilton Segel, citée dans l’interview, le terme de « conseil » serait désormais presque erroné. « Ce que fait McKinsey, c’est apporter des changements dans les résultats et dans les capacités. »  

La gouvernance et la taille du cabinet à l’échelle mondiale

Une task force de 30 personnes est actuellement à l’œuvre pour réfléchir à la gouvernance du géant du conseil US – modernisation du partnership, durée du mandat du leader du cabinet… Une première décision a été prise, avec effet au 1er juillet 2024 : il s’agit de séparer l’équipe de senior partners du Conseil des actionnaires de McKinsey afin de mieux différencier ceux qui supervisent l’entreprise et ceux qui gèrent ses opérations. Certains partners siègeront toujours au sein de ce Conseil néanmoins, comme Liz Hilton Segel, déjà mentionnée. Bob Sternfels souhaite que ce groupe de travail achève ses travaux fin 2024.

Par ailleurs, alors que les effectifs de la Firme ont explosé dans l’après-Covid – environ 3 000 partners et 45 000 employés dans le monde ; en 2021 ils étaient 30 000 –, le CEO Monde mène également une réflexion sur la « réduction de la taille de l’entreprise, tout en maintenant sa structure mondiale ». Outre l’organisation de groupes par zones géographiques et domaines fonctionnels comme le private equity, l’idée serait de créer des « communautés internes » regroupant des partners et consultants de différentes divisions.

Un rythme de recrutement qui revient à la normale

Si 3 000 employés environ ont été mis sous pression début 2024 à la suite des revues de performance, cela correspond selon Bob Sternfels « aux moyennes historiques ». Alors que des licenciements ont déjà eu lieu et que des dates de début de contrats ont été retardées, McKinsey devrait embaucher 6 000 collaborateurs en 2024, « à peu près le même nombre qu’en 2023. Le cabinet est à l’équilibre désormais ».

Pas de bouleversement de la culture de la performance donc, mais un nouvel ingrédient pour nourrir une culture d’entreprise connue pour son extrême formalité : l’humour. Comme l’indique le Wall Street Journal, le managing partner Monde de McKinsey s’est récemment livré à un jeu particulier : il a décidé de répondre aux questions des consultants d’un bureau qu’il visitait tout en mangeant des plats de curry de plus en plus spicy. Ayant abandonné au quatrième plat – il portait une serviette humide sur la tête depuis le troisième –, Bob Sternfels raconte que « tout le monde a ri et que cela a ensuite permis d’excellentes conversations »

McKinsey
Consultor
16 Jul. 2024 à 05:00
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commentaires (1)

MacMansion
16 Jul 2024 à 11:22
Le vrai problèmes du conseil c'est que c'est un métier d'interim. On paie (plutôt mal) des jeunes gens naïfs et on facture x10 au client : par ici les millions.
Or comme le conseil devient trop gros, les exit ops sont de moins en moins bonnes (elles étaient déjà très mauvaises en France, mais le reste du monde commence à catch up). Ça veut dire qu'il n'y a plus aucun intérêt pour les pauvres ressources d'endurer cet enfer. Pour que ça redevienne attractif il faudrait les payer plus. Mais ça, ça vient directement ecorner la marge des partners -- et c'est donc impossible.
En fin de compte l'industrie va mourir à cause de ça. La solution : l'import. Aux États-Unis le conseil ne fonctionne qu'en distribuant des H1B visa aux diplômés des instituts de technologie indiens. En France aussi, il va devoir se tourner vers la main d'œuvre importée (ce sont déjà les moins bien insérés en école, les hommes sans quotas, qui y vont)

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Adeline
Monde
McKinsey, Bob Sternfels, CEO, interview, gouvernance, contexte
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McKinsey
2024-07-16 06:46:28
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