Roland Berger dans les coulisses de l’accord de réduction des coûts entre Volkswagen et IG Metall
5 jours et 5 nuits (ou presque) auront été nécessaires au mastodonte allemand de l’automobile pour dénouer un conflit social d’une rare ampleur, tandis que les consultants de Roland Berger s’activaient à distance.
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Début décembre, 9 usines avaient entamé des mouvements de grève en Allemagne, provoquant l’arrêt des chaînes de montage. Le puissant syndicat allemand (90 % des employés du groupe en sont membres) et la direction s’opposaient quant aux solutions à mettre en œuvre pour défendre ses parts de marché dans un contexte de faible demande. Parmi les autres éléments à prendre en compte : des coûts de production élevés, la concurrence chinoise et la lente transition vers les véhicules électriques.
Le 5e round de négociations a eu lieu du 16 au 20 décembre dans un hôtel de Hanovre, en présence du directeur de la marque Volkswagen, Thomas Schäfer, de Daniela Cavalo, la présidente du comité d’entreprise, de Thorsten Gröger, responsable régional d’IG Metall, et d’Arne Meiswinkel, le négociateur en chef.
En revanche, le patron du Groupe Volkswagen n’était pas sur place, tout comme les familles Porsche et Piëch, à la tête de 32 % du capital et de 53 % des droits de vote.
Le conseil de surveillance et le directoire du groupe ont toutefois été informés minute par minute, éclairés par une « armée » de consultants de Roland Berger faisant « mouliner les tableaux Excel », selon nos confrères des Échos.
Au bout de cette semaine de négociations, un accord qualifié « d’historique » a été trouvé par la direction et les représentants d’IG Metall : aucune fermeture d’usine ni licenciement en vue, et une « garantie d’emploi jusqu’à fin 2030 » pour les salariés restants. En revanche, 35 000 postes vont être supprimés au sein de la marque Volkswagen en Allemagne, soient 29 % des effectifs totaux. En contrepartie, les salariés acceptent de renoncer à certaines primes et la capacité de production de plusieurs des 10 usines allemandes va être réduite.
En Bourse, Volkswagen est actuellement valorisé à hauteur de 49 milliards d’euros et Tesla, de 1 300 milliards d’euros. Le groupe est le leader européen de l’auto avec un chiffre d’affaires de 322 milliards d’euros, 12 marques distinctes (Volkswagen, Audi, Porsche…), plus de 100 usines et 670 000 employés dans le monde.
En juillet 2022, c’est McKinsey qui avait accompagné le géant de l’automobile pour l’aider à résoudre les problèmes d’organisation et les gros retards de livraison de sa division Cariad, dédiée aux voitures électriques connectées et autonomes.
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Le cabinet de conseil a été missionné à l’aune des gros retards et des difficultés d’organisation rencontrés par la division du groupe mise sur pied en 2020 pour l’aider à développer des voitures électriques, connectées et autonomes, notamment pour répondre à la concurrence de Tesla.
Le cabinet US, qui est intervenu à plusieurs reprises ces dernières années auprès du groupe, avait toutefois été évincé de l’accompagnement d’un plan d’économies de 5 milliards d’euros sous la pression de l’ancien président du comité d’entreprise, Bernd Osterloh.
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