Témoignage d'un consultant en stratégie
' J’étais prêt à quitter le conseil à tout moment '
'J’ai été consultant pendant 8 ans dans deux cabinets différents, dont un des principaux cabinets de stratégie en France. Mes motivations pour entrer dans le conseil étaient très classiques : diversité des missions, fort niveau d’exposition, découverte de secteurs d’activité différents, niveau élevé des collaborateurs, bon salaire.
J’y ai trouvé tout ce que j’attendais, et bien évidemment les inconvénients qui vont avec : stress, rythme intensif, déplacements fréquents, gestion constante de l’imprévu, faibles compétences managériales des associés,… mais je ne regrette rien des années que j’y ai passées.
Comme beaucoup de consultants, je fonctionne à la motivation. Certaines missions sont trépidantes, d’autres moins excitantes (thématique sans grand enjeu, équipe peu intéressante, déplacements contraignants,….). De fait, je savais que chaque super mission pourrait être suivie par une autre moins glamour ; du coup, ma fidélité au cabinet était toute relative. Cette motivation sinusoïdale est renforcée par l’occurrence des évals, semestrielles, avec leurs lots d’injustice et de frustrations parfois, qui ne font qu’accélérer l’envie d’en découdre. Les augmentations et les promotions n’avaient pas nécessairement l’effet inverse, elles nous font dire qu’il est temps de partir, qu’après il sera trop tard, qu’on sera trop cher.
"L'expérience du conseil n'est souvent qu'une prolongation des études"
Du coup, à l’issue de mes trois premières années en cabinet, j’étais prêt à quitter le conseil à tout moment. C’est là que les chasseurs de tête commencent à nous téléphoner, souvent pour nous proposer un autre cabinet malheureusement. N’empêche, cette désirabilité donne des idées, et excite un peu l’envie de partir.
Dans mon cabinet, je pense que tout le monde était disposé à quitter la boîte si on lui proposait un job en stratégie d’entreprise ou en private equity… L’expérience de conseil n’est souvent qu’une prolongation des études, appliquée à la vie en entreprise. Une application éprouvante mais valorisante, souvent excitante et bien rémunérée.
Un partner en cabinet n’est finalement souvent qu’un consultant qui n’est pas parti, plutôt qu’un consultant qui est resté. "
Romain, 35 ans, ancien consultant en stratégie
Consultor, portail du cabinet de conseil- 22/05/2011
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
Manuel de survie
- 18/11/24
Un nouveau barème de couleurs commence à fleurir sur les CV des consultants McKinsey. À quoi correspond ce système d’unification des « niveaux d’impact » individuels, précisément ?
- 28/10/24
La crise sanitaire l’a montré : c’est possible. Mais est-ce souhaitable ? Dans le conseil en stratégie, le télétravail suscite depuis 4 ans des annonces régulières d’un « retour au bureau », comme dans beaucoup de professions intellectuelles supérieures. La réalité est plus nuancée.
- 02/09/24
Première femme indienne à avoir été élue partner chez McKinsey en 1985, Chandrika Tandon fait résonner sa voix dans de multiples domaines.
- 29/08/24
A 37 ans, Paul Ricard, partner d’Oliver Wyman aux US, vient de se voir confier un challenge d’envergure : prendre la tête de la practice assurance et gestion d'actifs pour l’ensemble de la région Asie-Pacifique à Singapour. Particularité de ce Français né dans l’Aveyron, consultant de la firme depuis 2011 : il a, durant ces 14 années, évolué uniquement hors de France : aux US, dans les bureaux de New-York puis de San Francisco.
- 19/07/24
Plusieurs cabinets de conseil en stratégie accompagnent leurs consultants désireux de suivre des formations certifiantes. Dans quel contexte, et pour quels bénéfices ?
- 16/07/24
Selon les senior partners de Kéa, Arnaud Gangloff et Angelos Souriadakis, le métier de consultant en stratégie a profondément muté ces dernières années.
- 16/02/24
Les coûts et les gains de productivité induits par l’intelligence artificielle vont-ils conduire à une refonte des modèles de tarification des missions de conseil en stratégie et une évolution de la relation aux acheteurs ? Pour certains, que nenni. Pour d’autres, évidemment. Entre deux, plusieurs cabinets s’interrogent.
- 26/01/24
Chacun sa route, chacun son chemin, chacun la mission de conseil qui lui convient ? Si cette envie de satisfaire les consultants dans les attributions de clients et de sujets entre les consultants des cabinets de conseil en stratégie peut paraître tentante, sa mise en œuvre est beaucoup plus nuancée.
- 11/01/24
Pas un jour ne passe sans qu’un nouvel usage, un nouveau partenariat ou une nouvelle promesse n’émerge en ce qui concerne l’intelligence artificielle dans le conseil en stratégie. Comment prévenir les erreurs, garantir la confidentialité des données clients et former adéquatement sans mettre en péril les modèles des cabinets ? Consultor a interrogé différents consultants de la place à ce sujet.