Bertrand Baret : Hands-on chez Onepoint
Après 25 années de conseil, dont 17 ans en conseil en stratégie, notamment chez Roland Berger et Bain, Bertrand Baret, qui pilotait l’entité conseil d’EY Europe de l’Ouest/Maghreb, a pris récemment un nouveau chemin. Nouveau directeur général délégué-COO de Onepoint, le consultant mise sur la tech, devenue omniprésente et nécessaire, pour la croissance du business. Un changement pro plutôt radical pour le consultant expert de 57 ans passé par cinq gros cabinets de conseil.
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Du conseil… au conseil
Qu’est-ce qui a poussé ce boss du consulting européen du Big Four depuis 10 ans à ce move ? Sans conteste, la volonté d’une nouvelle opportunité challengeante pour cet expert transformation qui avait fait le tour de la maison EY Consulting France. Et ce dans un contexte particulier : l’abandon – pour l’instant en tout cas – du pharaonique projet mondial de scission entre l’audit et le conseil de ce géant américain à deux têtes (le conseil représente 40 % de l’activité globale d’EY Bertrand Baret s’est aussi forgé une conviction, « que le gros de la croissance du business ne se fait plus dans le conseil en pure stratégie, mais sur des transformations qui embarquent toujours la tech, et d’ailleurs aujourd’hui les directeurs généraux passent 80 % de leur temps sur des sujets tech ».
Un nouveau monde donc pour l’ancien consultant en stratégie, fondateur et leader du centre de compétences Services publics de Bain et de Roland Berger. « Ce dont j’avais envie, c’était de creuser cette conviction, d’aller même un cran plus loin dans la tech et d’intégrer une entreprise qui avait une véritable culture de développement et de croissance ambitieuse. Je cherchais la possibilité d’un nouveau projet de croissance, le plus beau en France. » Bertrand Baret pense aussi que la croissance du marché du conseil ne se fait aujourd’hui plus du côté de la stratégie. « Aujourd’hui, la transformation opérationnelle est intégrée au digital, la technologie et les problématiques IA/data sont de plus en plus prégnantes. Ce qui va se développer très fortement, ce sont les marchés tech et M&A, encore plus qu’il y a 10-15 ans, lorsque la vague de la transformation digitale a débuté. »
Une affaire d’hommes
C’est aussi à la faveur d’une rencontre avec le fondateur CEO de Onepoint, David Layani, entrepreneur autodidacte, qui avait créé cette entreprise en 2002 à 22 ans, avec alors l’ambition d’aider les organisations à intégrer les nouvelles technologies dans leurs process. Quelque 22 ans plus tard, Onepoint, acteur de l’accompagnement des entreprises et des administrations dans leur transition numérique, présent dans 8 pays, réalise 500 millions d’euros de CA et compte 3500 collaborateurs (dont 100 partners). C’est alors que Bertrand Baret décide de prendre la tangente tech et prendre la codirection depuis juin dernier de cette entreprise qui n’aime pas être mise dans la case « cabinet », mais se présente comme « une organisation hybride, architecte de la transformation, mixant le conseil, la tech, et le design, avec la mise en œuvre ».
Un CV bien rempli
Et une envie d’ailleurs pour celui qui a passé pas moins de 17 ans comme consultant en stratégie auprès des directions générales des plus grandes entreprises. Bertrand Baret (X 87) a débuté sa carrière en 1990 chez Andersen Consulting à Paris, puis passe 4 ans chez Kearney (promu principal), avant de rejoindre en 2001 durant 9 ans Roland Berger, où il est nommé partner puis senior partner. Et un CV qui s’étoffe rapidement : membre du comité de direction et du comité RH, fondateur et dirigeant des Centres de compétences (CC) Services publics et Stratégie opérationnelle, co-dirigeant du CC Utilities, co-fondateur du bureau de Casablanca au Maroc.
C’est en 2010 que Bertrand Baret passe chez le concurrent Bain & Company. Le senior partner y est membre de la practice Industrie (énergie, transport, industries de process, produits d'ingénierie), responsable de la practice Performance, fondateur et leader de la practice Services publics. Ce que le consultant affiche en autres à son crédit chez Bain : les 21 % de croissance annuelle sur 2010-2012 du chiffre d’affaires Industrie.
Même volonté de fort développement chez EY Consulting. Bertrand Baret y arrive en 2014 en qualité de senior partner, où il est responsable adjoint France, en charge des projets stratégiques de transformation, notamment dans le secteur industriel et dans le domaine des opérations. Puis, en 2020, il prend seul la tête de l’entité conseil FraMaLux (France, Maghreb et Luxembourg)… Et pas moins de 450 partners et 8 500 consultants à gérer, dont 100 partners et 1500 consultants en France.
Objectif croissance
Une appétence business… C’est avant tout pour ce défi de développement que Bertrand Baret prend les rênes de Onepoint. Et la mission du nouveau DG délégué est des plus claires « Nos rôles sont bien définis entre David (Layani, CEO, ndlr), Matthieu (Fouquet, DGD - RH et SG, ndlr) et Jean-Fabrice (Copé, Managing Director - Corp M&A, Investissements et Corporate finance, ndlr). Mon objectif est de continuer à accélérer la croissance, de nous développer grâce à ce modèle d’avenir hybride sur de grosses transformations. Nous avons l’ambition d’atteindre le milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici 4 ans. Et cela passe par trois leviers : la croissance organique, les recrutements, plus de 1000 par an (dont plusieurs associés de KPMG arrivés récemment, ndlr), et des acquisitions ciblées. Il est certain que le rachat d’Atos aurait été un accélérateur, on aurait gagné 10 ans en termes de croissance, mais le fait que cela ne se fasse pas ne change en rien notre stratégie. »
En effet, le consortium mené par Onepoint (avec Butler Industries et Econocom) pour assurer le sauvetage financier de l’ex-fleuron informatique français, Atos, 5 milliards d’euros de dettes, a finalement retiré en juin dernier son offre de rachat de cette entreprise dix fois plus grosse qu’elle (et dont Onepoint était actionnaire à hauteur de 10 %), expliquant alors que « les conditions n’étaient pas réunies pour conclure un accord ouvrant la voie à une solution pérenne de restructuration financière et de mise en œuvre ».
Le nouveau job de Bertrand Baret, il le considère comme très opérationnel. Depuis juin, le DG délégué rencontre la centaine de partners du cabinet, construit la feuille de route opérationnelle afin de « structurer le plan de croissance » dans l’optique « de se développer à minima deux fois plus vite que le marché pour gagner des parts de marché », réfléchit aux nouvelles opportunités d’acquisitions, et travaille déjà au développement international avec l’ambition d’ouvrir un à deux bureaux par an. Bref, des journées bien remplies de DG…
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tech - télécom - médias
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D’après un fichier confidentiel du groupe informatique en proie à de graves difficultés financières, McKinsey lui a fourni 45 millions d’euros de conseil en 2022, 57 millions en 2023 – et 14 millions en 2024.
- 19/12/24
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Des associés de Simon-Kucher, EY-Parthenon, Circle Strategy et Oliver Wyman nous livrent leurs diagnostics et proposent des options stratégiques.
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L’ex-pépite française du numérique, Atos, endettée à hauteur de 5 milliards d’euros, en pleine restructuration financière, vient de nommer son nouveau président du conseil d’administration. Il s’agit de Philippe Salle, 59 ans, un ancien senior manager de McKinsey, depuis 2017 directeur général du groupe Emeria (propriétaire en France de la marque Foncia).