Qu’attendent les étudiants des cabinets de conseil en 2024 ?
Après les résultats du classement étudiants Consultor 2024 visant la notoriété et l’attractivité des cabinets, focus sur les critères privilégiés par les élèves désireux de faire du conseil pour choisir leur premier employeur.
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- 4 % d’anciens consultants dans les comex du CAC 40
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L’enquête annuelle de Consultor réalisée auprès des élèves de grandes écoles comporte de précieuses informations quant à leurs attentes professionnelles et à leurs principaux critères de choix - du secteur et/ou des cabinets. 634 étudiants de dernière année des plus prestigieuses écoles de commerce ou d’ingénieurs ont pris part à cette étude.
Une moindre « certitude » de s’orienter vers le conseil en stratégie, une fois leur diplôme en poche
Le conseil en stratégie constitue un « objectif prioritaire » pour 17 % seulement des répondants – c’était le cas de 25 % d’entre eux en 2023. En comptabilisant les étudiants « pouvant envisager » de travailler en cabinet de conseil, on obtient un total de 69 % - contre 73 % l’an dernier.
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Consultor publie le premier volet de la 12e édition de son classement annuel des cabinets de conseil en stratégie. Il s’intéresse à l’attractivité de ces entreprises pour les étudiants de grandes écoles de commerce et d’ingénieurs. Bilan : si la « strat’ » reste un débouché clairement identifié comme une solide classe prépa de la vie professionnelle, certaines marques enregistrent un effritement de leur sex appeal, et les raisons d’y faire ses débuts peuvent être contre-intuitives.
La moitié des répondants « priorisant » le fait de travailler dans le conseil ont eu une expérience préalable en cabinet – dans le cadre d’un stage, d’une alternance ou d’un CDD. Chez ceux ayant répondu « peut-être », 20 % seulement ont eu ce type d’expérience.
Quant aux étudiants qui ne se projettent pas dans cet univers, 19 % d’entre eux ont expérimenté le conseil en strat. Ils sont issus à 62 % d’écoles de commerce et à 34 % d’écoles d’ingénieurs – plus précisément encore, parmi les élèves en écoles de commerce, 67 % étudient à HEC.
Le prestige et l’éclectisme comme principales motivations à l’égard du conseil en strat
S’il est un critère qui n’a pas évolué entre 2023 et 2024, c’est celui du type de cabinet privilégié par les étudiants : les entités « généralistes » continuent de recueillir l’écrasante majorité des suffrages ; 65 % - contre 35 % pour les cabinets « offrant une expertise sectorielle ou fonctionnelle spécifique ».
En revanche, les raisons conduisant les élèves de grandes écoles à envisager de débuter leur parcours pro dans le conseil en stratégie ont considérablement évolué. Ainsi, la motivation n°1 de 2023 – le fait de « continuer à apprendre rapidement » - arrive bonne dernière en 2024 ! Les trois critères mis en avant cette année sont le « prestige », l’opportunité de « ne pas se spécialiser tout de suite » et la « valorisation du CV ». La dimension touche à touche du conseil attire donc davantage les jeunes diplômés de 2024 que l’aspect « classe prépa de la vie professionnelle », majoritairement choisi en 2023.
Si « l’attrait pour la stratégie » n’est pas un critère déterminant, la « rémunération » - classée dernière en 2023 et avant-dernière cette année - n’est pas non plus ce qui motive les futurs stratèges. La qualité de leurs diplômes leur permet en effet de viser de hautes rémunérations dans d’autres secteurs – la banque d’affaires notamment étant plus intéressante pour eux à cet égard.
Quels sont les critères boostant l’attractivité d’un cabinet ?
En dehors de ce qui les motive à rejoindre le secteur, les étudiants ont été sondés sur ce qui rend un cabinet séduisant à leurs yeux. En 2024 comme en 2023, « l’intérêt des missions » occupe la pole position : ils sont 28 % à opter pour ce facteur cette année.
Un changement intervient ensuite : alors que « l’équilibre perso/pro » arrivait en deuxième position l’an dernier, les élèves de grandes écoles ne le classent que 4e en 2024 – à 9 %. Les « perspectives offertes en sortie de cabinet/effet tremplin » sont considérées par les étudiants comme le deuxième critère d’attractivité, à 20 % : les « départs » chez les clients des cabinets sont en effet facilités par la proximité créée lors des missions et les cabinets savent que cela fait partie du jeu.
La « rémunération » pointe quant à elle à la troisième place, à 16 %. Quand ils pensent aux cabinets de conseil et non plus au secteur dans son ensemble, les élèves de grandes écoles accordent donc une plus grande importance au salaire et autres éléments de rémunération. En 2023, ils l’avaient même placée en deuxième position !
Des critères tels que « l’évolution de carrière interne/time to partner » ou « la politique RSE/l’engagement sociétal » sont par ailleurs peu valorisés (respectivemenr 8 % et 7 %). En 2023 la politique RSE arrivait même en dernière position. Si ce n’est pas le cas cette année, ce résultat peut sembler paradoxal alors même que certains élèves de grandes écoles ont manifesté leur volonté de « ne pas servir des entreprises climaticides » notamment, à l’occasion de remises de diplômes ou de forums de recrutement. Toutefois, comme la plupart des cabinets se déclarent engagés en la matière et communiquent sur leur politique, il est possible que les étudiants les estiment globalement « au rendez-vous » à ce niveau-là.
Comme en 2023, la culture d’entreprise reste par ailleurs peu valorisée, ainsi que la dimension internationale du cabinet.
Quelles sont les mesures ESG qui « impriment » le plus ?
En 2024, trois critères prédominent : « un environnement de travail divers et inclusif » (25 %) – sur la dimension RSE, donc –, « le statut d’entreprise à mission » (23 %) – dont seuls 2 cabinets du guide Consultor peuvent se prévaloir, Kéa et GSG (KPMG) –, et « l’engagement de décarbonation – net zéro ». Un seul changement dans ce trio de tête : la décarbonation n’y figurait pas en 2023. Elle fait son entrée au détriment du « volet ESG dans chaque mission de conseil ».
Parmi les critères peu valorisés : la parité du partnership. Alors que les cabinets peinent à progresser en la matière – en 2023, les partnerships du guide Consultor ne comptaient que 17 % de femmes, un taux qui n’évolue quasiment pas depuis 2017 malgré quelques exceptions notables (Simon-Kucher 44 %, Bain 29 %, Kéa 25 %) –, les futurs stratèges n’en font pas une priorité. Le congé paternité élargi à 8 semaines – une mesure que de nombreuses entités de conseil mettent en avant – n’arrive également qu’en avant-dernière position.
Autant de critères qui semblent ne pas encore « résonner » chez les élèves de grandes écoles, lesquels privilégient visiblement tout ce qui pourra concourir à un onboarding réussi et à des débuts prometteurs au sein des cabinets qu’ils vont rejoindre – soit un horizon à 2 ou 3 ans.
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Données issues du Classement Étudiants CONSULTOR 2024 réalisé auprès de 634 élèves de grandes écoles – dans le détail :
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54 % d’étudiants issus de business schools et 46 %, d’écoles d’ingénieurs ;
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Tous élèves en dernière année du Programme Grande École ;
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34 % de femmes et 66 % d’hommes ;
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20 % d’élèves de HEC, 18 % de l’ESSEC, 17 % de l’ESCP, 12 % de l’X, 5 % des Mines, 6 % des Ponts et 22 % de CentraleSupélec.
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commentaires (1)
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France
- 17/01/25
Publiée début décembre, l’étude consacrée « aux impacts des trafics de produits du tabac » a été menée par EY-Parthenon et l’IFOP pour Philip Morris France et Japan Tobacco International France.
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Nicolas Atfi avait passé 4 ans et demi au sein de l’entité dédiée au conseil en stratégie d’EY entre 2017 et 2021 : il y fait son retour comme partner, en charge de la Value Creation.
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- 09/01/25
Il est un ancien du conseil (remercié au bout d’un mois) et de la pub qui fait le buzz sur la Toile. Depuis moins d’un an, Galansire s’est fait un nom et des millions de vues pour ses sketchs au vitriol sur les consultants et futurs consultants, étudiants des grandes écoles de commerce.
- 07/01/25
Il y a 12 ans Deloitte rachetait Monitor et lançait Monitor Deloitte. Un top départ des marques « stratégie » chez les Big Four. Les trois autres ont suivi au fil des ans. Aujourd’hui, en France, deux d’entre elles se portent au mieux, Strategy& de PwC et EY-Parthenon, quand les deux autres connaissent des difficultés, la pionnière, Monitor Deloitte et la dernière en date, GSG by KPMG. Comment expliquer ces fortunes diverses ?
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