Classement Consultor 2023 de la notoriété des cabinets de conseil en stratégie
Seules les plus grosses marques se font une place pérenne sur l’ensemble des campus quand les plus petits cabinets doivent se montrer sélectifs, ingénieux et doivent faire valoir des arguments précis. Par ailleurs, le halo de marque de grands groupes joue à plein et crée des surprises vis-à-vis des historiques de la strat’.
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Dix. C’est le nombre de cabinets de conseil en stratégie qui sont connus en moyenne par les étudiants de grandes écoles de commerce et d’ingénieurs. C’est l’un des enseignements du sondage réalisé par Consultor auprès d’un panel de 522 étudiants de ces écoles pour la 12e édition de son classement des cabinets de conseil en stratégie.
Après les résultats d’un sondage sur l’attractivité des cabinets de conseil en stratégie, nous publions à présent les résultats d’un sondage sur la notoriété – qui s’intéresse au niveau de connaissance des cabinets du guide de Consultor.
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Consultor publie le premier volet de la 12e édition de son classement annuel des cabinets de conseil en stratégie. Il s’intéresse à l’attractivité de ces entreprises pour les étudiants de grandes écoles de commerce et d’ingénieurs. Bilan : si la « strat’ » reste un débouché clairement identifié comme une solide classe prépa de la vie professionnelle, certaines marques enregistrent un effritement de leur sex appeal, et les raisons d’y faire ses débuts peuvent être contre-intuitives.
Le conseil prisé, mais seuls quelques cabinets plébiscités
Il en ressort ainsi que, si le conseil au sens large, et le conseil en stratégie en particulier, demeure un des principaux pourvoyeurs d’emplois à la sortie des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs, le nombre de cabinets qui y sont clairement connus par les étudiants de ces écoles, lui, se concentre autour de quelques-uns.
Ce que confirment les chiffres donnés par HEC en 2020 selon lesquels McKinsey, Boston Consulting Group et Bain étaient les trois principaux employeurs à la sortie de l’école.
« On aurait pu s’attendre à ce que 18 mois de focus de la presse généraliste sur le conseil en augmentent la notoriété générale. Mais, au-delà, je ne suis pas surpris du tout. Si vous m’aviez posé la question lorsque j’étais étudiant, surtout que j’étais en école d’ingénieurs, je ne suis pas sûr que je vous aurais donné les dix, au-delà des Big Four et des MBB », souffle un patron de cabinet qui n’a pas souhaité être nommé.
Six groupes de notoriété
Les 31 cabinets sondés se répartissent schématiquement en six groupes : un premier composé de McKinsey, BCG, KPMG – Global Strategy Group (GSG), EY-Parthenon ; un binôme Bain - Roland Berger) ; un groupe de trois cabinets (Oliver Wyman, BNP Paribas CIB Consulting & Transformation, Accuracy) ; deux cabinets historiquement français (Advancy et Kea) ; ensuite un groupe dont la note globale reste positive ; puis le gruppetto de cabinets de moindre taille dont les marques rayonnent nécessairement moins.
Dans le détail, tout en haut de classement, on prend les mêmes et on recommence. McKinsey est, pour la 3e année de suite au 1er rang, dont le BCG l’avait ponctuellement délogé. Viennent ensuite les usual suspects du conseil en stratégie en France, Bain, Roland Berger ou encore Oliver Wyman.
Des classiques de l’étape qui se font, cela dit, griller la politesse par les marques développées dans le conseil en stratégie par les Big Four, ces géants de l’audit et du conseil, à l’instar EY ou KPMG. Ainsi malgré ses 4 partners en France (récemment attelés à ceux du deal pour créer un attelage de plus grande taille), KPMG – GSG pointe au 3e rang.
BNP, KPMG : l’impact des marques préférées des étudiants et des jeunes diplômés
C’est contre-intuitif. Un décalage entre son effectif et sa notoriété que Damien Allo, un expert-comptable de formation et un partner issu des activités de deal advisory, à qui revient la responsabilité de conduire l’attelage deal – strat’ récemment mis sur pied chez GSG, ne nie pas. « Le modèle intégré des équipes et la puissance de la marque restent un atout indéniable », concède-t-il.
Tout en notant que la progression enregistrée par le cabinet pourrait aussi être le fruit du « coup d’accélérateur » mis sur la marque employeur de GSG. « C’est une reconnaissance du travail de pédagogie réalisé au quotidien depuis 2 ans : une trentaine d’évènements auprès des écoles cibles rassemblant des présentations du métier, des études de cas, des ‘vis ma vie de consultant’ d’étudiants qui ont passé une ou deux journées avec nous dans nos locaux… », appuie Grégory Morel, partner chez GSG – KPMG.
Même phénomène pour BNP CIB Consulting & Transformation (C&T) qui enregistre le plus important bond de cette édition du classement – au-delà du seul conseil, KPMG et BNP comptent parmi les entreprises les plus appréciées et les mieux connues dans ces écoles supérieures (source : classement des entreprises préférées des étudiants et jeunes diplômés de L’Étudiant). Cette notoriété générale n’est pas pour rien dans leur bonne notoriété sur le segment du conseil en stratégie.
D’autant plus chez BNP Paribas où « l’activité de conseil en stratégie interne portée par les équipes de BNP CIBC&T est davantage intégrée au groupe que par le passé : nous avons une même stratégie de marque, un même logo, une même charte RH. Nous participons aux forums des écoles consacrés à la banque et au conseil et nous le faisons avec les équipes de la BNP Paribas », témoigne Cosmin Dragan, le patron de CIBC&T.
Lui aussi considère que la progression de notoriété enregistrée par BNP CIBC&T dans le sondage Consultor n’est pas le seul résultat du caractère autoporteur de BNP. « Depuis un an environ, nous avons intensifié notre présence dans les écoles. Notamment parce que par le passé nous avions un gisement de recrutements des VIE de la BNPP à New York qui, pour des raisons de visas, étaient tenus de quitter le pays au terme de leur contrat et souvent rejoignaient nos équipes à Paris. Cette source s’est tarie avec le covid. Ainsi, tout récemment, nous avons organisé un case study challenge avec des étudiants d'HEC, avec la présence dans le jury du chief digital officer de la banque », se réjouit Cosmin Dragan.
Plus bas, certains cabinets s’illustrent par des progressions notables. C’est le cas par exemple de Strategia, de Cepton ou encore de Mawenzi. « Pour nous, étant donné l'âge de notre cabinet, dans un marché où il est plus dur pour des boutiques de se faire connaître, le plus important est la dynamique », se félicite Thomas Chèvre, partner chez Strategia.
À l’inverse, d’autres cabinets enregistrent une certaine baisse de leur position à l’instar d’OC&C, Mars, CVA ou Circle. Des résultats qui ne correspondent pas toujours à la réalité perçue par chacun, au contraire.
La notoriété suivie à la loupe par les cabinets dans leurs écoles fétiches
« Nous n’avons jamais eu autant de CV, nous avons de plus en plus de candidatures spontanées, nous n’avons aucune difficulté de notoriété pour les profils juniors qui nous intéressent. On suit d’ailleurs cela très attentivement dans quelques écoles sur un marché que nous considérons être plus strictement défini comme du conseil en stratégie. Que ce soit à Wharton, à Cambridge ou à HEC, nous cherchons à savoir comment nous sommes perçus : ce qui apparaît est qu’il est très facile aux étudiants de faire les liens entre les cours de stratégie qu’ils suivent à l’école et ce que nous faisons dans le cadre de nos missions de conseil », analyse Stéphane Blanchard, managing partner France chez OC&C.
Des écoles où certains cabinets peuvent connaître des variations très notables de leur classement. L’exemple par excellence est PMP qui est 6e à Télécom Paris où il jouit d’une forte notoriété. Pour plusieurs raisons : le cabinet a une forte activité dans les télécoms, Gilles Vaqué, le managing partner de PMP en est diplômé, et le cabinet est le parrain de la promo 2021. Il y a aussi des positionnements sectoriels qui expliquent certaines dominantes : ainsi, Cylad, cabinet de conseil en strat’ dont l’aéronautique est une des grandes spécialités, arrive-t-il en 9e position à Supaéro. Il peut enfin y avoir le résultat d’une action ciblée dans une école : ainsi la marque KPMG – GSG sort-elle en première place à l’EDHEC où le cabinet a concentré une grosse partie de ses actions de démarchage.
Pour les plus petits cabinets, de toute façon, il est impossible de courtiser tous les campus à la fois. « On est obligés de faire des choix », résume Thomas Chèvre chez Strategia.
Secteur, éthique, réseau : à chacun ses leviers pour gagner des points de notoriété
Avec, pour tous, des axes d’amélioration ou des priorités de recrutement. Certains veulent agrandir la voilure sur les profils ingénieurs, très appréciés, mais les moins enclins à faire du conseil. D’autres entendent accentuer le bouche-à-oreille via les communautés d’alumnis de diverses écoles qu’ils comptent dans leurs équipes. Ou mettre en avant des atouts sectoriels ou des positionnements éthiques susceptibles de parler aux générations sur le point de sortir d’école : c’est le cas par exemple de KPMG – GSG qui veut jouer la carte du rapprochement avec les équipes de deal et de son statut d’entreprise à mission pour plaire.
De même pour BNP CIBC&T qui entend faire valoir les engagements de réduction du groupe bancaire en faveur de l’extraction et de la production de pétrole auprès d’un public étudiant pour lequel ce sujet peut être décisif. Cosmin Dragan, le patron de l’activité, est clair : « C’est notre stratégie de l’affirmer. »
Avertissement
Les cabinets de conseil qui figurent dans le classement sont ceux présents dans notre guide des cabinets de conseil en stratégie à la date de lancement du classement. La sélection est gérée par notre rédaction de manière dynamique – entrées et sorties – selon des critères établis, dont les principaux sont : l’activité réelle de conseil de direction générale de la société, sa dynamique, son éventuelle adhésion à consultor.fr, sa taille en France et son ancienneté.
Ce classement exclusif a été pensé et élaboré par Consultor. Toute reproduction même partielle du contenu de cette étude est interdite ainsi que toute utilisation commerciale sans l’autorisation préalable de Consultor.
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