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Classements des cabinets Consultor 2024 : le match Polytechnique – HEC

HEC et l’École Polytechnique, leurs élèves courtisés par les « meilleurs employeurs » dès leur arrivée sur le marché du travail. Ont-ils une appétence similaire pour le conseil en stratégie en sortie d’école ? Priorisent-ils les mêmes cabinets et déjouent-ils certains pronostics quant à leurs attentes ?

Lydie Lacroix
24 Sep. 2024 à 05:00
Classements des cabinets Consultor 2024 : le match Polytechnique – HEC
© Smileus/Adobe Stock

Chaque année, Consultor interroge les élèves de grandes écoles sur la notoriété et l’attractivité des cabinets de conseils en stratégie. Au-delà des résultats globaux - trois business schools et quatre écoles d’ingénieurs ont été sondées en 2024 -, des différences notables apparaissent entre les choix des élèves de l’X d’une part, de HEC de l’autre.

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Ainsi, dans le Top 10 de l’attractivité, 8 cabinets sont sélectionnés dans l’une des écoles… mais pas dans l’autre. C’est notamment le cas de KPMG GSG (Global Strategy Group) - placé en 4e position par les élèves de l’X et qui ne figure pas dans le Top 10 de HEC - ou d’EY-Parthenon, classé 6e par ceux de HEC et absent du Top 10 de l’X.

Dans le classement mesurant la notoriété, des écarts de 5 à 19 places sont par ailleurs observés - pour EY-Parthenon par exemple (+ 5 places HEC vs. X), Eight Advisory Strategy & Operations (+ 10 places HEC vs. X), ou Avencore (+ 19 places X vs HEC).

Attractivité : les élèves de l’École Polytechnique créent la surprise

Pas du côté du trio de tête - le BCG suivi de Bain, McKinsey 3e – sur ce point, aucune différence entre l’X et HEC ni même avec les résultats des 7 écoles confondues.

En revanche, pour les élèves de l’X, un cabinet - KPMG GSG à la 4e place donc - dépasse des marques historiques du conseil telles qu’Oliver Wyman (5e) ou Roland Berger (8e).

Par ailleurs, deux « petits poucets » ont su trouver leur chemin dans la forêt de signatures emblématiques des grands stratèges, classés dans le Top 10 par les élèves polytechniciens. À savoir : Avencore, 7e, et Eleven, 9e.

HEC vs X attractivité

Politique d’accueil de stagiaires, présence sur les campus et autres éléments d’analyse

La 4e place attribuée par les élèves de l’X à KPMG GSG – qui a rapproché ses activités de stratégie de celles du deal advisory en 2023 et compte seulement 2 partners à date – peut être interprétée comme relevant de « l’effet de halo » de la marque KPMG. Dans une moindre mesure, la 6e place de BNP Paribas CIB Consulting & Transformation – alors que le cabinet ne compte, par essence, qu’un seul « client » et un unique secteur d’activités – pourrait relever du même principe.

À l’inverse, la présence dans ce Top 10 de cabinets de taille modeste tels qu’Avencore ou Eleven peut s’expliquer par un focus de recrutement et l’importance des contacts « réseau » des partners - pour Avencore qui emploie uniquement des ingénieurs - ou par « une politique active sur les stagiaires X2A - qui retournent à l’X - ou X3A - qui intègrent une école d’élite pour leur dernière année - et qui communiquent auprès de leurs pairs sur la façon dont s’est déroulée leur stage, les particularités du cabinet, etc. » C’est ce que confie la DRH du cabinet, Anne Baudrier.

La forte présence de ces cabinets sur le campus de l’X peut aussi y contribuer : Eleven y anime ainsi un cours intensif d’une semaine qui se conclut par un hackathon – une façon pour le cabinet « de développer une proximité avec les élèves et, pour ceux d’entre eux qui rejoindront Eleven, de leur faire acquérir certains réflexes en amont », selon Pietro Turati, partner d’Eleven.

Au global toutefois, les élèves polytechniciens sont moins exposés au secteur du conseil en stratégie que leurs confrères de HEC. Ainsi, à la question « Avez-vous déjà travaillé dans un cabinet de conseil – stage, alternance, CDD ? », 82 % d’entre eux répondent « non ». D’anciens élèves de l’École Polytechnique (souhaitant rester anonymes) se souviennent : « Les stages en entreprise, dans le cadre des “stages de recherche de 3e année”, n’étaient pas facilités » - quand les demandes portaient sur des cabinets de conseil en stratégie.

Du côté de HEC en revanche, seuls 52 % des élèves n’ont pas pris attache avec le secteur au préalable. Sur l’attractivité, les positions qu’ils attribuent aux cabinets sont plus conformes à l’historique de ces derniers ou à leur « poids » global sur la place de Paris. Toutefois, EY-Parthenon, 6e, pourrait lui aussi bénéficier de cet « effet de halo ». Pour Strategy& qui n’a pas été présenté comme la branche strat de PwC, l'argument n'a pas lieu d'être.

Quant au souhait de choisir le conseil en stratégie en entrant dans la vie active, la différence est nette là encore. Alors que les élèves de l’X ne sont que 8 % à l’envisager (41 % pouvant « peut-être » y songer), 30 % de ceux de HEC répondent « oui, c’est mon objectif prioritaire » à la question suivante : « Envisagez-vous de travailler dans un cabinet de conseil en stratégie après votre diplôme ? » Ils sont aussi 43 % à répondre « peut-être ».

En perspective : les données internes des deux écoles

Selon celles de l’enquête Premier Emploi réalisée par l’École Polytechnique auprès des diplômés du cycle Ingénieur Polytechnicien en 2022 (X2017), parmi les 53 % d’élèves qui se dirigent vers « l’entreprise », 18 % choisissent le conseil - et 58 % l’industrie (dont 15 % informatique et digital), 20 % la banque/assurance/établissements financiers. Les données de l’association XMP-Consult (qui fédère les anciens élèves de Polytechnique, des Mines, des Ponts et des autres grandes écoles du G16) montrent par ailleurs que, dans le conseil en stratégie, les « grands employeurs » des anciens élèves et diplômés de l’École Polytechnique sont McKinsey, le BCG, Bain, Roland Berger, EY-Parthenon et Oliver Wyman (cités dans cet ordre). Cette statistique concerne les diplômés dans leur ensemble, et non le premier emploi des élèves en sortie d’école.

Selon les données communiquées cette fois par HEC, le conseil est le premier secteur de destination des jeunes diplômés du MiM de l’école (32 % le choisissent). Dans le Top 10 des principaux employeurs, on trouve 8 cabinets de conseil en stratégie, les deux autres étant des banques. Bain, le BCG et McKinsey figurent parmi les principaux employeurs de ces jeunes diplômés.

Pas d’écart manifeste de notoriété pour les MBB ou marques historiques mais un gap pour un certain nombre de cabinets

HEC vs X notoriété

Si l’écart entre HEC et l’X relève de l’évidence pour Avencore qui ne recrute aucun profil business, d’autres différences notables méritent d’être mentionnées.

Pour EY-Parthenon par exemple (qui s’intéresse aux deux types de profils), le partner Frédéric Fessart, membre de la practice mondiale Grande consommation et Distribution, confie que le cabinet est très peu présent sur le campus de l’X « car il est difficile d’être partout ». Il reconnaît d’ailleurs qu’il s’agit « d’un sujet à traiter » à l’avenir pour le cabinet.

Quant aux autres « gros » écarts, en dehors de KPMG GSG (+ 6 places X vs HEC), d’Estin & Co (+ 6 places X vs HEC) et BNP Paribas CIB Strategy & Transformation (+ 11 places X vs HEC), ils se jouent toujours en faveur de HEC :

  • Simon-Kucher (+ 5 places HEC vs. X) ;
  • Kéa et CVA (+ 7 places HEC vs. X) ;
  • PMP Strategy (+ 9 places HEC vs. X) ;
  • Eight Advisory Strategy & Operations (+ 10 places HEC vs. X).

Des profils business moins intéressés par le cash que leurs confrères ingés ?

Les critères priorisés par les élèves des deux écoles dans le choix d’un cabinet de conseil en stratégie montrent que les élèves de l’X mettent un peu plus en avant la « rémunération » que leurs confrères de HEC : 20 % des premiers choisissent cette réponse, 15 % des seconds. La question posée était : « Classez les critères qui justifient le plus l’attractivité d’un cabinet selon vous ? », avec 8 critères proposés. Les élèves de l’X mettent également en 1re position « les perspectives en sortie de cabinet » (20 % donc), suivies de « l’intérêt des missions » (17,5 %).

Du côté de HEC, les élèves placent « l’intérêt des missions » sur la 1re marche du podium (26,5 %), presque à égalité avec « les perspectives en sortie de cabinet » (25,5 %) – et, donc, la rémunération (15 %).

Que « l’intérêt des missions » figure dans le Top 3 des élèves des deux écoles ne surprend pas le founding partner de Strategia Partners, Thomas Chèvre : selon lui en effet, « pour les étudiants il reste difficile de savoir, avant de travailler en cabinet, à quelles typologies de missions ils vont être confrontés au quotidien. Ce qu’ils souhaitent en revanche – le plus souvent, d’après les retours que nous avons en entretien – c’est être exposé à une variété de sujets ou d’industries ».

Cela rejoint d’ailleurs le critère des « perspectives en sortie de cabinet » : pour Thomas Chèvre, « dans le conseil en stratégie on se “forme” au business, à différentes façons de travailler, ce qui crée de multiples opportunités de sortie dans des environnements variés – en cabinet de conseil toujours, dans des fonds de private equity, en start-up, dans l’industrie ou dans les directions stratégie et M&A de grands groupes… ».

Et le founding partner de Strategia de citer la question qu’on lui pose le plus quand il rencontre les candidats (lors de la dernière phase du processus de recrutement) : « Quelles sont les ambitions de développement du cabinet à 5 ans ? ». Une interrogation sans doute accrue par la « jeunesse » de Strategia Partners fondé au printemps 2021, qui pourrait bien éclairer toutefois, de façon transverse, les choix effectués par les jeunes diplômés de grandes écoles.

Quant au match X vs HEC, il était avant tout amical.

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Méthodologie et échantillon

Le Top 10 de l’attractivité et le Classement de la notoriété des cabinets de conseil auprès des étudiants de grandes écoles ont été établis sur la base d’une enquête réalisée par HEC Junior Conseil pour Consultor auprès de 634 élèves de grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs. Les élèves de HEC constituent 20 % de l’échantillon et ceux de l’X, 12 %.

Les répondants de l’X comportent 21 % de femmes et 79 % d’hommes. Ceux de HEC comportent 42 % de femmes et 58 % d’hommes.

Avencore eleven EY Parthenon Strategia Partners Frédéric Fessart Pietro Turati Thomas Chevre
Lydie Lacroix
24 Sep. 2024 à 05:00
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commentaires (3)

diplomé top 6
28 Nov 2024 à 13:21
pourquoi faire un top 27?

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CQFD
24 Sep 2024 à 12:02
Bizarrement toujours les mêmes cabinets que l'on voit dans ces classements... Est-ce tout cela bien neutre?

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nothing to add from my side
24 Sep 2024 à 09:30
La 4eme place en attractivité de GSG auprès des polytechniciens jette un doute sur la crédibilité de ce classement

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Classement

Adeline
Classement
HEC, École Polytechnique, X, classements Consultor, attractivité, notoriété, cabinets de conseil, stratégie, critères de choix, Anne Baudrier
13958
Avencore eleven EY Parthenon Strategia Partners
Frédéric Fessart Pietro Turati Thomas Chevre
2024-09-24 15:20:15
3
Non
Classement: Classements des cabinets Consultor 2024 : le mat
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