Un ancien du BCG dircab de la secrétaire d’État à l’IA et au Numérique
Sa nomination doit encore fait l’objet d’une validation au Journal officiel, mais Pierre Bouillon devrait diriger le cabinet de la secrétaire d’État en charge de l’IA et du Numérique. Il était dircab adjoint de Stanislas Guerini dans le précédent gouvernement.
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À l’occasion, l’intelligence artificielle fait aussi – explicitement – son entrée dans l’intitulé des fonctions gouvernementales. L’idée est « de renforcer les efforts menés pour faire de la France une des puissances mondiales de l’intelligence artificielle, alors que notre pays accueillera le Sommet pour l’action sur l’IA, les 10 et 11 février 2025 », nous confie une source bien informée.
Gros plan sur un parcours entre public/privé et engagement politique
Pierre Bouillon a été affecté à la Ville de Paris après son diplôme de l’ENA en 2013 (promotion Jean Zay). Il est également diplômé de l’ESSEC (2010) et titulaire d’un M2 Droit public (2011). Chef du bureau des participations à la Direction des Finances et des Achats de la ville à partir de 2014, il devient un an plus tard chef du service de l’expertise sectorielle, toujours au sein de la même direction.
Changement radical en 2016 avec son départ pour le groupe Carrefour : il est directeur de cabinet auprès du PDG du géant français de la distribution, Georges Plassat. Puis, ce sera le bureau de Paris du Boston Consulting Group (2018-2020) : le new consultant en stratégie y intervient sur des missions à l’international et sur la transformation des organisations. Une exposition à une variété de problématiques, de secteurs économiques et de pays, ainsi qu’à des méthodes très utiles pour la suite de son parcours… public.
En 2020, Pierre Bouillon revient en effet à ses « premières amours » en prenant la tête du programme France Services de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires – ANCT (création de 2 700 guichets uniques pour les démarches administratives dans toute la France). Dans ce contexte, il se dit alors « très attaché à servir l’intérêt général et la collectivité, notamment pour rapprocher les services publics du quotidien des Français ».
En septembre 2021, son engagement politique le conduit à devenir chef du Pôle Idées d’En Marche : il travaille sur le programme d’Emmanuel Macron, candidat à un deuxième quinquennat.
Après l’élection de ce dernier, en juin 2022, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, le nomme directeur de cabinet adjoint.
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Le nouveau ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guérini, également DG de LaREM, a désigné Pierre Bouillon, consultant au BCG entre 2018 et 2020, comme directeur adjoint de cabinet. Depuis avril dernier, l’ancien consultant était secrétaire général du travail programmatique du parti.
La mise en place – en janvier 2025 – « d’un contrat collectif de complémentaire santé à destination des agents publics de l’État », ainsi que, dans le champ de Pierre Bouillon plus spécifiquement, « le soutien continu à France Services, la mise en œuvre d’un plan de formation à la transition écologique pour 25 000 cadres ou l’expérimentation de différents cas d’usage d’IA générative au sein de l’État » sont considérés, en interne, comme les principaux succès du ministère depuis 2 ans et demi. Le déploiement du LLM Albert, conçu par et pour les agents publics, en est l’une des traductions. L’un de ses usages est de permettre aux agents de répondre plus rapidement aux courriels des usagers, l’objectif étant que lesdits agents puissent consacrer davantage de temps aux cas les plus sensibles.
Autre sujet important, la création, en 2022, de l’Agence de conseil interne de l’État – « véritable bras armé des compétences conseil » – et le lancement d’une campagne de recrutement en 2023 pour renforcer ses effectifs. Un déploiement lié à la baisse du recours aux cabinets de conseil privés par l’État et à « la lutte contre certaines dérives », sur fond de commission d’enquête sénatoriale (l’examen de la proposition de loi issue de ses travaux ayant été suspendu en raison de la dissolution en juin dernier) et de polémiques quant aux missions réalisées par McKinsey notamment.
Pour conclure sur le poste tout aussi politique que technique que Pierre Bouillon occupera bientôt, soulignons que la nouvelle secrétaire d’État, Clara Chappaz, directrice générale de la mission French Tech depuis 3 ans, rapportera au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche – et non à celui de l’Économie et des Finances, contrairement à la plupart de ceux qui l’ont précédée au Numérique.
Selon une source bien informée, « ce rapprochement [d’un autre ministère que celui de l’Économie et des Finances, ndlr] témoigne de la volonté de renforcer les liens entre recherche, recherche fondamentale, avec une technologie qui touche toute la société. Ceci sans perdre le lien avec l’Économie : la proximité avec Bercy et la Direction générale des entreprises (DGE) en particulier sera maintenue ».
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