le media indépendant du
conseil en stratégie

icone burger fermee

rechercher sur le site

icone recherche

François-Daniel Migeon, apôtre du leadership

X-Ponts, François-Daniel Migeon, fondateur de Thomas More Partners, a multiplié les allers-retours entre le public et le privé (McKinsey). Ancien patron de la mythique « DGME », il fonde fin 2012 Thomas More Partners, un cabinet de conseil qui accompagne les dirigeants dans le développement de leur « leadership authentique ».

Foulard impeccablement noué autour du cou, large sourire, dos droit parfaitement calé dans un fauteuil, François-Daniel Migeon renvoie l’image d’un homme serein, à l’assurance presque froide. Des qualités qui n’auront certainement pas manqué de servir sa carrière.

11 Fév. 2015 à 08:43
François-Daniel Migeon, apôtre du leadership

Diplômé de l’X et des Ponts, il débute à la Banque mondiale, passe par le ministère de l’Équipement, rejoint McKinsey en 1999, en part quelques années plus tard pour un cabinet ministériel, puis retourne chez McKinsey avant d’être appelé à la tête de la direction générale de la modernisation de l’État (DGME) de 2007 à 2012 au ministère du Budget et de la Réforme de l’État. « Ma carrière a connu trois temps. D’abord une phase très opérationnelle au cours de laquelle j’ai construit routes et autoroutes. Ensuite, McKinsey où je me passionne pour la conduite des grandes transformations dans le secteur privé. Puis à la Réforme de l’État, où j’applique finalement les deux compétences. » À la tête de 150 personnes, il pilote la réforme, contrôle les secrétaires généraux des ministères concernés. Pour lui, la DGME joue le rôle d’un cabinet de conseil interne. « Il faut être suffisamment proche des administrations pour être plus qu’un consultant et suffisamment différent pour impulser le changement », résume-t-il.

Son regard de consultant sur la réforme de l’État ?

« Je m’attendais à avoir tout à faire et c’est ce qui s’est passé ». Principalement composée de fonctionnaires à son arrivée, la direction compte au bout d’un an presque autant de consultants que fonctionnaires. « J’ai eu la faiblesse de penser que l’essentiel du changement serait rendu possible grâce à des méthodes et des techniques. Au fil de ces cinq années, j’ai accordé de plus en plus d’importance aux hommes et aux femmes qui portaient la transformation. » Un point que corrobore Caroline Baumgart, directrice de projet à la DGME de 2011 à 2015 : « À l’opposé de la culture très hiérarchique de l’administration, il travaillait très facilement avec les chefs de projets, s’impliquant dans les comités de pilotage et préparant avec ses équipes les points de calage ». Consultant interne de l’État, François-Daniel Migeon est alors lui-même client de cabinet de conseil. Une expérience qui lui permet d’esquisser le portrait-robot du consultant idéal : libre de s’exprimer avec une forme d’abnégation, se fondant sur les faits et non sur ses opinions, tâchant de comprendre l’environnement du dirigeant qu’il accompagne. « Quelqu’un qui est à vos côtés, pour vous aider à prendre la bonne décision. » Des qualités qu’il dit avoir rencontrées dans plusieurs cabinets. « Ces caractéristiques sont plutôt liées à des personnalités qu’à des marques. »

« On ne reste pas à ce poste cinq ans si on ne fait pas le job. »

L’homme retient de cette période une grande satisfaction. Le secret de sa réussite ? « Son leadership, son charisme, une capacité à donner une direction à ses équipes et du sens aux projets », résume Caroline Baumgart. Ce que François-Daniel Migeon appelle le leadership authentique et qu’il résume en trois caractéristiques : « Le leader authentique sait ce qui fait sens pour lui et est capable de le partager. Il noue des relations grâce auxquelles les personnes se sentent engagées et donnent le meilleur d’elles-mêmes. Il inspire confiance, car il travaille sur lui-même et se remet en cause ». Un concept qu’il détaille dans un ouvrage paru en 2013* et qu’il partage désormais avec les dirigeants qu’il accompagne au sein de Thomas More Partners. La figure de ce philosophe anglais qui a donné son nom à son cabinet imprègne son positionnement. « Cet homme a vécu un leadership authentique, attentif à bien accueillir et servir les gens qu’il a croisés. Il a beaucoup travaillé sur lui-même et beaucoup progressé. » Commercialement, la figure de Thomas More, humaniste érudit pour certains, grand catholique pour d’autres, présente l’avantage d’être universelle. François-Daniel Migeon, lui, admire en Thomas More l’homme qui au nom de sa conscience a accepté son destin, condamné à mort par le roi Henri VIII. Ce père de huit enfants ne fait d’ailleurs pas mystère de sa foi. « Je la vis sans concession – car j’ai une foi personnelle très forte et je veux la vivre intensément à chaque instant –, mais sans confusion, car la foi m’enseigne avant tout à respecter la liberté de conscience et donc je ne veux pas instrumentaliser le milieu professionnel : chez Thomas More Partners, nous développons le leadership authentique de nos clients, tels qu’ils sont ».

Gaëlle Ginibrière pour Consultor

*Invitation au leadership authentique, Eyrolles.

11 Fév. 2015 à 08:43
tuyau

Un tuyau intéressant à partager ?

Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !

écrivez en direct à la rédaction !

commentaire (0)

Soyez le premier à réagir à cette information

1024 caractère(s) restant(s).

signaler le commentaire

1024 caractère(s) restant(s).
7 - 4 =

L'après-conseil

  • Philippe Peters, le partner passé par Bain, le BCG et McKinsey

    Cela faisait 24 ans que Philippe Peters naviguait au gré des vents favorables sur les mers internationales du conseil en stratégie, et ce, au sein de quatre firmes, Bain, BCG, EY, McKinsey, en Europe et en Asie. Transitoirement consultant indépendant, le partner ès Énergie et Industrie consacre son temps libre à une autre passion, comme bénévole cette fois : il dirige le club de volleyeuses « Les Mariannes 92 » de Levallois Paris Saint-Cloud, menacé de disparition en 2019, qu’il a sauvé en investissant sur ses deniers personnels, et dont l’équipe est championne de France 2024 de Ligue A féminine, l’élite du volley-ball féminin professionnel. Parcours atypique d’un consultant sportif qui sait saisir les opportunités au bond.

  • Après Mawenzi, l’ex-associé recherche une PME lyonnaise à reprendre

    Guillaume Blondon, l’un des cofondateurs de Mawenzi Partners en 2010, a mis fin à son métier de consultant et d’associé de cabinet de conseil en stratégie.

  • L’esprit guinguette pour l’ancien consultant d’EY-Parthenon

    Paul Gobilliard, jeune consultant d’EY-Parthenon de 27 ans, a récemment démissionné pour se lancer avec son frère Baptiste dans un projet ambitieux de restauration qu’ils ont concocté depuis début 2024.

  • Arnaud de Bertier : « Chez McKinsey, je ne faisais pas partie des meubles, mais des murs ! »

    Une trentaine d’années au compteur de McKinsey. Alors senior partner, Arnaud de Bertier change de voie il y a 5 ans. Et il n’opte pas, en fin de carrière, pour la facilité. C’est un doux euphémisme. Sa destinée : prof de maths de collège en zone d’éducation prioritaire. Rencontre avec un homme réfléchi qui dit avoir trouvé sa – nouvelle – place.

  • Passion tattoos

    Le départ précoce d’une consultante junior chez Bain qui quitte le cabinet pour embrasser sa passion pour les tatouages.

  • Les bifurqueurs vers l’humanitaire : vers un alignement (de sens) des planètes

    Les changements de cap peuvent être pour le moins radicaux. Certains consultants ou ex-consultants décident de quitter les salons dorés du conseil pour se consacrer aux grandes causes humanitaires et philanthropiques. Portraits de trois d’entre eux : Daphné Maurel, Alban du Rostu, deux alumnis de McKinsey, et Bahia El Oddi, une ancienne de Bain, pour qui il était devenu temps d’aligner les planètes de leurs valeurs profondes avec leur carrière pro.

  • Prima : le nouvel entrant de la piz’ parisienne premium

    La restauration chez Jean-Stéphane de Saulieu, c’est un truc qui vient de loin, de sa famille auvergnate, et un avec lequel on ne rigole pas. Voilà un an, l’ancien associate partner de Bain a tiré un trait sur 10 ans de carrière dans le conseil pour un virage pro à 180 degrés. Il est, depuis le début de l’année, le gérant d’une pizzeria haut de gamme aux Batignolles à Paris. Un modèle qu’il compte vite répliquer. Il explique à Consultor les raisons de cette mini-révolution professionnelle – dans laquelle le background conseil sert à tout… et à rien à la fois !

  • « Ginette » réunit tous ses anciens

    Avencore, le cabinet de conseil en stratégie spécialiste de l’industrie, est le partenaire unique de la Soirée Ginette Alumni, une réunion de tous les anciens du prestigieux lycée privé Sainte-Geneviève – une première du genre.

  • Nouveau « brûlot » littéraire d’un ancien du conseil en stratégie

    Il est un secteur qui décidément inspire de plus en plus la littérature. Le conseil en stratégie, et en décor ses cabinets stars, est au cœur de l’intrigue fictionnelle de Bruno Markov, pseudo d’un ex du secteur. Le Dernier Étage du monde, un premier roman au vitriol qui éreinte par là même l’univers des banques d’affaires et de la tech, vient en effet de paraître dans une maison parisienne reconnue, Anne Carrière.

Super Utilisateur
L'après-conseil
François-Daniel Migeon, dgme, Thomas More Partners, secteur public, DGME, marchés publics, état, service public, politique
3311
2021-09-26 20:20:41
0
L'après-conseil: François-Daniel Migeon, apôtre du leader
à la une / articles / François-Daniel Migeon, apôtre du leadership