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Le conseil en stratégie pesait 500 millions d’euros en France en 2011 (étude)

Le conseil en stratégie, fusion et acquisition incluses, représente 15% du marché total des prestations de conseil en France.

Ce dernier s’établissait en 2011 autour de 3,8 milliards d’euros, en hausse de 3% en rythme annuel, indique un rapport à paraître de SourceForConsulting.

Benjamin Polle
19 Jul. 2012 à 02:00
Le conseil en stratégie pesait 500 millions d’euros en France en 2011 (étude)

SourceForConsulting, un centre de recherche sur le conseil, a publié les grandes lignes d'un rapport sur l’état du conseil en Europe, au Moyen-Orient, et en Inde – dans 11 pays au total.

Ce rapport a été établi sur la base de données fournies par 155 cabinets de conseil à travers le monde, qui comptent tous plus de 50 consultants, et sur 400 de leurs clients, dont le chiffre d’affaires plancher s'élève à 500 millions d’euros. Exit donc les petites boutiques monosectorielles ou très spécialisées, dont les performances n’apparaissent pas dans ce rapport, et les clients en dessous du mid-cap, type PME en France.

Les données de ce rapport couvrent 16 secteurs où une demande de conseil existe (automobile, grande consommation, pharmacie et biotechnologie, banque, assurance, télécommunications, médias, transport, santé…) et huit types de prestations qui y sont réalisées, dont le conseil en stratégie et autres : ressources humaines, amélioration de la performance, gestion du risque, gestion de projet, marketing et amélioration des ventes, IT… Tout confondu, SourceForConsulting estime le marché du conseil à 20,6 milliards d’euros, en croissance annuelle de 4%, dans les aires géographiques traitées. 

+4% de chiffre d'affaires pour la stratégie en France

En France, 31 personnes ont été interviewées, notamment chez Kea & Partners et Bain & Co. Il ressort de cette enquête que le conseil en stratégie (construction de modèle de croissance, restructuration, analyse de marché, délocalisation) pèse 15% du marché total, loin derrière les 25% du conseil en système d’information, les 21% du conseil en amélioration de la performance opérationnelle, mais au niveau du conseil en RH. Viennent ensuite, pour 14%, le conseil en finance et gestion des risques financiers (établissement du budget annuel, adaptation aux régulations), le conseil en gestion de projet (4%) et le conseil en marketing et amélioration des ventes (4%).

Le conseil en stratégie en France en 2011 a fait bonne figure. Le marché a gagné 4%, au même titre que la gestion du risque financier (+4%), portée par la masse des régulations réglementaires, et la gestion de projet (+5%), a indiqué Fiona Czerniawska, directrice exécutive et cofondatrice de SourceForConsulting, à l’occasion d’une présentation du rapport le 3 juillet.

Grand vainqueur sur la période, le conseil en marketing et amélioration des ventes a augmenté son volume d’activité de 65%. Alors même que le conseil aux ressources humaines (–1%), les systèmes d’informations (stable) et l’amélioration de la performance (stable) faisaient plus pâle figure.

Fiona Czerniawska a par ailleurs confirmé ¹ que le marché français est marqué par une visibilité courte et des prises de décision beaucoup plus longues. La durée des projets n’excède guère un ou deux mois. Pour elle, l’année 2012 sera « comparable » à 2011 en termes de croissance du marché. Les surperformances proviendront, entre autres, d’une baisse du prix des prestations de conseil ou d’un positionnement ciblé auprès des grosses PME – pour éviter le goulot d’engorgement des plus gros demandeurs de missions de conseil déjà surchargés de prestaires.

2012 : un optimisme revu à la baisse

Cet optimisme de principe est à tempérer, à l'aune notamment d'une note d'analyse trimestrielle publiée par Hays. Pour le spécialiste du recrutement, les six premiers mois de l'année 2012 ont été marqués par un fort ralentissement des embauches sur le marché du conseil. "Les cabinets sont très prudents et attendent des signaux positifs de l'économie pour rentrer dans une nouvelle dynamique de recrutement. La reprise se fera au cas par cas pour chaque cabinet", écrit Hays.

¹

 



Fiona CzerniawskaDeux questions à Fiona Czerniawska (F.C.) sur le conseil en stratégie à la française pour Consultor.fr (C.) :

C. : Dans un article récent nous nous demandions s'il existe un "made in France" dans le conseil en stratégie. Nos interlocuteurs nous ont donné quatre critères : la stratégie à la française n'est pas standardisée, elle est plus pragmatique, elle donne de vraies réponses et pas des demi-mesures, et elle se revendique comme puriste. Rejoignez-vous cette analyse ?

F.C. : Le dernier critère est historiquement établi. Le conseil en stratégie à la française pose une barrière entre la stratégie et les autres prestations de conseil. Il y aurait un purisme par nature qui se distinguerait de l'opérationnel ou de l'IT. Mais cette séparation a tendance à se diluer ces dernières années.

C. : Et en ce qui concerne les autres critères ?

F.C. : Les prestations de conseil deviennent de plus en plus internationales, et il est donc de fait très difficile de parler d'un conseil en stratégie à la française. Par contre on peut effectivement distinguer une manière de faire plus continentale, effectivement plus pragmatique, qui se différencie d'une approche beaucoup plus méthologique, propre aux pays anglo-saxons, aux États-Unis, au Royaume-Uni, mais aussi en Hollande ou dans les pays scandinaves.





Par Benjamin Polle pour Consultor, portail du conseil en stratégie- 20/07/2012

Benjamin Polle
19 Jul. 2012 à 02:00
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