Le PDG de Danone fait les frais de sa stratégie inspirée par McKinsey
Selon les informations du Journal du Dimanche, parmi les causes du départ d’Emmanuel Faber de la tête de Danone, figure l’adoption de son plan « Local First », présenté en novembre 2020. Un plan auquel le nouveau président du groupe Gilles Schnepp a publiquement apporté son soutien dans une lettre aux actionnaires le 17 mars.
Il devait permettre de s’adapter à la crise du coronavirus, prévoyait la suppression de 1 500 à 2 000 postes dans le monde et devait permettre au groupe agroalimentaire de réaliser une marge opérationnelle courante supérieure à 15 % dès 2022. Un plan inspiré par les conclusions d’une mission commandée par McKinsey, selon Le Journal du Dimanche.
Comme la presse a en fait abondamment écho, Emmanuel Faber vient d’être finalement démis de ses fonctions de président du géant de l’agroalimentaire français Danone. Le 1er février, les actionnaires l’avaient déjà démis de ses fonctions exécutives de DG, maintenant sa fonction de président. C’est le fonds d'investissement Artisan Partners, 3e actionnaire avec environ 3 % du capital, mais aussi Bluebell Capital Partners, qui avaient souhaité le départ du PDG, au motif que Danone avait décliné par rapport à ses principaux concurrents durant sa mandature.
C’est à l’occasion de ce départ que le début de carrière du diplômé de HEC 1986 dans le conseil en stratégie a réapparu. En effet, à sa sortie de l’école de Jouy-en-Josas, Emmanuel Faber entre au bureau de Paris de Bain & Company. Il n’y restera que deux années avant de poursuivre en tant que consultant pour la banque britannique multiséculaire Baring Brothers (disparue en 1995). Entre 1993 et 1997, il rejoint le groupe industriel Legris Industries, d’abord comme directeur administratif et financier avant d’être nommé DG en 1996.
C’est en 1997 qu’il intègre le groupe Danone, d’abord comme directeur du développement et de la stratégie de Danone Asie-Pacifique, puis DG des affaires financières de Danone Asie-Pacifique (2000-2005), VP pour la zone Asie-Pacifique, en charge des activités opérationnelles du groupe Danone (2005-2008), DG délégué du groupe (2008-2014), puis DG et VP du board des directeurs (2014-2017) avant d’être nommé chairman et CEO.
En juin 2020, Emmanuel Faber avait fait de Danone le premier groupe coté de taille mondiale à adopter le statut juridique d’entreprise à mission (près de deux mois après Kea & Partners relire notre article).
Emmanuel Faber est remplacé chez Danone par Gilles Schnepp, PDG du groupe Legrand de 2006 à 2018, président du conseil d’administration jusqu’en juin dernier (et la nomination d’une ex du BCG, Angeles Garcia-Poveda).
Crédit photo : Adobe Stock.
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commentaires (2)
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grande consommation - luxe
- 25/10/24
Samuel Cazin, alumni de Kearney ayant ensuite rejoint le groupe Nestlé notamment, devient partner au sein de l’entité de conseil en stratégie de PwC France & Maghreb.
- 21/10/24
Le président de la filiale Vins et Spiritueux de LVMH depuis 2017, Philippe Schaus, aurait été débarqué par le groupe.
- 06/09/24
C’est une Italienne, Benedetta Petruzzo, ancienne consultante de Bain & Company, qui vient d’être promue chez Dior Couture (LVMH) en qualité de directrice générale déléguée. Un poste qu’elle va occuper à partir du 15 octobre prochain.
- 14/06/24
Elles se sont connues en prépa et ne se sont presque plus quittées depuis : les deux cofondatrices de Gimmy (ex-Foodjer), ex-BCG, partagent avec nous leur itinéraire, leur projet et leurs ambitions.
- 12/06/24
Elle est une loi du secteur encadrant le secteur du retail qui a fait couler beaucoup d’encre. La loi dite Descrozaille (ou Egalim 3) a fait sortir de leurs gonds les « têtes de gondole » de la distribution. À la clef, la fin des super-promos dans les rayons droguerie, parfumerie, hygiène et entretien (DPH). L’analyse de partners de deux cabinets qui accompagnent ces acteurs : Martin Crépy de Simon-Kucher, Jean-Marc Liduena et Laëtitia Fouquet-Carpinelli de Circle Strategy.
- 06/06/24
S’il est un marché qui semblait résilient face aux crises, c’est bien le secteur du luxe. Le seul segment clé des biens personnels affichait 362 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023, en croissance de 4 % sur un an (à taux courants). Pourtant, certaines maisons emblématiques connaissent un revers depuis la période faste post-covid, à l’instar de Gucci et de sa maison-mère, Kering. L’analyse de consultants dédiés, Céline Pagat Choain et Paolo Cassio, associée et directeur de Kéa, et Laurence-Anne Parent, senior partner d’Advancy.
- 22/05/24
The French Bastards, l’entreprise dirigée par Victor Muraille, alumni de McKinsey, vient de voir arriver un nouvel investisseur, Experienced Capital (ECP) dédié « aux marques premium », comme le site du fonds d’investissement le précise.
- 06/05/24
Comment passe-t-on du conseil en stratégie à la conserverie artisanale ? Après 18 ans chez Kéa, Ketty Six a posé les bases des Sept Collines, avec son associé Christophe Barut, en 2019. Une fois passé l’intermède Covid, l’entreprise est passée à l’opérationnel fin 2020, en proposant des conserves de légumes de saison de qualité produites localement.
- 02/04/24
La crise agricole de l’hiver 2024 n’a pas pris les observateurs par surprise. Hausse du coût de l’énergie, instabilité climatique, tensions commerciales liées aux conflits internationaux ont exacerbé des contradictions installées de longue date. Contradictions dont les agriculteurs se vivent comme les principales victimes, la variable d’ajustement. Qu’en pensent les cabinets de conseil en stratégie ? Et quel rôle jouent-ils auprès des acteurs de cette crise ô combien systémique ?