McKinsey, seul survivant sur les Champs-Elysées
Les cabinets de conseil en stratégie de la place française se trouvent quasiment tous à moins d'un kilomètre des Champs Elysées.
Sans surprise, les locaux sont une question importante et récurrente pour les sociétés de conseil. Ils représentent souvent une des charges les plus importantes du P&L, ils véhiculent l’image pour les candidats et les clients, et sont, pour les cabinets de conseil en stratégie, le principal lieu de travail des consultants.
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Jamais assez grands en période de croissance - on n’y trouve alors pas un espace libre pour tenir une réunion-, ils deviennent une grosse épine dans le pied en phase de dégraissage, il faut alors au mieux identifier rapidement des sous-locataires pour partager les coûts, peu de cabinet ne souhaitent en effet envoyer le message d’un déménagement « contraint » au marché ; au pire déménager.
Les mouvements concomitants, d’OC&C et LEK quittant les Champs Elysées, nous amènent à étudier les stratégies d'implantation des cabinets à Paris, et plus généralement en France.
Les Champs Elysées et le Trocadero toujours « à la mode »
Si OC&C et LEK viennent d’abandonner leur adresse sur la large avenue du 8e , c’est pour s’installer quelques mètres plus loin.
Tout comme eux, force est de constater que la majorité des cabinets élisent également toujours domicile dans le quartier des Champs Elysées: McKinsey bien sûr, mais également Bain, ADL, Estin qui en sont à quelques encablures, et donc OC&C et LEK.
Peu côté pour y résider, considéré comme bling-bling par la majorité des parisiens, le quartier est vu comme une adresse « de riches » en province et prestigieuse de l’étranger. Les locaux y sont par ailleurs souvent peu fonctionnels, datant du 19e.
Emménager, ou rester dans ce quartier n’apparait donc pas si incontournable ; cela permet néanmoins de contribuer à construire ou conserver sa respectabilité. Une adresse sur l’avenue des Champs Elysées pose néanmoins question pour les cabinets : faut-il conserver une adresse qui « claque » au risque de faire « riche » et ainsi de compliquer les négociations contractuelles avec les clients (Champs Elysées = ils paient un loyer élevé = on va surpayer la mission)
A un kilomètre de là, d’autres cabinets ont choisi le Trocadéro : Booz et CVA partagent la même adresse au centre d’affaires Kleber, dans un compromis entre fonctionnel et prestige. Mars et Oliver Wyman sont sur l’avenue Victor Hugo non loin de là.
Un peu perdus dans d’autres beaux quartiers, AT Kearney, Advention et Roland Berger ne sont néanmoins pas très loin non plus. Ces adresses ont en commun de neutraliser le paramètre « adresse des bureaux » dans les relations qu’ont les cabinets avec leurs clients ou candidats.
Le choix du BCG est notable. Celui qui avait petit à petit envahi la quartier de l’Elysées a choisi de traverser la Seine pour être aujourd’hui le seul cabinet de sa catégorie a être installé rive gauche, dans le très respectable 7e arrondissement, entre les ministères, l’assemblée et sur les terres du clergé dans un magnifique immeuble moderne de la rue Saint Dominique, devant lequel attendent invariablement trois taxis.
Finalement à ce stade peu suivi d’effet, ce mouvement constitue à son échelle une petite révolution. On se souvient du « move » des agences de communication, qui avait migré il y a quelques années vers des quartiers branchés, non loin des appartements de leurs salariés : Etienne Marcel, Canal St Martin, 11e, notamment, abandonnant pour la plupart les beaux quartiers. Le mouvement actuel des cabinets –illustré par le BCG- est probablement d’un autre ordre, moins sociologique que stratégique : quitter les quartiers d’affaires pour un quartier plus parisien et plus haut de gamme, moins connoté « business ».
Autre exception : Kea, installé dans les anciens quartiers ouvriers au sud de Paris à Malakoff, pour le coup loin de tout, privilégiant le choix de l’espace de travail (beau et étonnant) à l’accessibilité, au prestige et à l’environnement (plutôt momoche ici), sans que cela ne semble avoir d’impact suffisamment important sur son attractivité ou son image pour avoir motivé un retour à Paris à ce stade. Kea est propriétaire de ses locaux, fait rare dans cette industrie de croissance.
Et la province dans tout ça ?
Paris et le désert français comme disait l’autre. Seul McKinsey dispose d’un bureau en province (Lyon), avec une trentaine de consultants, spécialisés en Opérations. On y trouve aussi et surtout un des 5 centres de formation européen aux opérations. Peu de centres de décision en province, quelques rares sociétés du SBF120 y ont leur siège. Il s’agit là probablement d’un message au secteur industriel, on compte en effet peu d’usines à Paris.
Du coup, seuls quelques cabinets de conseil en stratégie PME, à l’instar de Katalyse, ont des bureaux en régions (Lyon, Nantes, Toulouse, Strasbourg en l’occurrence).
Nous suivrons dorénavant avec intérêt la transhumance des cabinets de conseil en stratégie…
Consultor, portail du conseil en stratégie- 25/11/2011
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