EY : les raisons du rapprochement de la stratégie et du consulting
Au 1er septembre, une partie des équipes de conseil en transaction est passée sous pavillon EY-Parthenon.
Les équipes de consultants en stratégie sont par ailleurs amenées à collaborer plus étroitement avec les autres équipes d’EY Consulting.
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Pendant l'été, une opération de large ampleur de rapprochement entre deux industriels a nécessité des concessions de périmètre.
En coulisse, ces concessions ont été élaborées avec le concours d’une équipe de consultants en stratégie d’EY-Parthenon d’un genre nouveau. En effet, dans les équipes mobilisées sur cette mission figurent des stratèges et des spécialistes de la transaction, habitués à intervenir sous la marque EY Transactions Advisory Services.
Parthenon, tête chercheuse entre le consulting et les transactions
Ce sont les premiers pas des équipes EY Strategy & Transactions, ou Stratégie et Transactions à la française. La différence peut apparaître mineure, elle est en réalité le fruit d’une réorganisation globale des lignes de services de conseil d’EY. Les 70 000 collaborateurs d’EY Consulting – la marque introduite en France en 2018 et globalisée depuis – sont désormais regroupés en trois pôles. Le business, auquel est rattachée la stratégie, l’IT et les ressources humaines.
Une nouvelle organisation dans laquelle les équipes de conseil en stratégie d’EY-Parthenon sont amenées à mutualiser beaucoup plus leurs ressources avec les autres équipes d’EY Consulting que par le passé.
« EY-Parthenon a vocation à servir de pont entre le monde de la transformation et le monde des transactions, entre le consulting et les transactions », pose Bruno Bousquié, co-head d’EY-Parthenon en France.
Des liens qui, empiriquement, existent déjà chez EY comme chez les autres Big Four qui en font même un des arguments de leur développement dans le conseil en stratégie. Nous constituons, disent-ils en substance, des guichets de conseil à tout faire avec des profils de consultants différents et des tarifs différents. Nous pouvons indifféremment être sollicités sur de l’IT, sur des RH, sur de l’orga, mais aussi sur de la strat.
De même, les liens entre EY-Parthenon et EY Transactions Advisory Services ne sont pas neufs : pour preuve, dès le rachat de Parthenon en 2014, les équipes de stratèges ont d’abord été rattachées aux transactions.
« La nouveauté est que nous avons matérialisé les liens entre stratégie, business consulting et transactions dans la gouvernance », nuance Bruno Bousquié. Depuis le 1er septembre, Bruno Bousquié et Cédric Foray, l’autre co-head d’EY-Parthenon, rendent compte à Bertrand Baret, le tout nouveau patron d’EY Consulting pour la zone Western Europe & Maghreb (WEM). Et du côté de Stratégie et Transactions, le binôme Bousquié-Foray rapporte à Yannick de Kerhor, responsable de la ligne de service en France.
De plus, une partie des équipes de transactions, emmenée par Olivier Sibenaler, un ancien d’Alvarez & Marsal, passe sous la responsabilité managériale d’EY-Parthenon en France. Les équipes Parthenon croissent ainsi de 150 à 185 personnes en France, et de 2 500 à 5 000 personnes dans le monde.
À présent, les services d’accompagnement opérationnel des transactions en France, par exemple dans le cas de carve out sale (cession par une entreprise d’une partie de ses activités) ou lors d’intégrations en aval de transactions, pourront être opérés sous la marque EY-Parthenon.
Un rapprochement à la demande des clients
« Ce rapprochement répond à un besoin exprimé par nos clients. Ils sont de plus en plus favorables à ce que ces activités d’accompagnement des transactions soient déployées sous forme de bundle, et plus un bout par ici et un bout par là. Tout opérer sous marque EY-Parthenon sera plus lisible à l’externe et plus fluide en interne », détaille Bruno Bousquié.
L’attelage Stratégie et Transactions ambitionne de remporter à présent de plus gros deals corporate ou private equity. Là où la seule équipe Parthenon a pu se considérer sous-dimensionnée par rapport à ses plus gros concurrents.
Au-delà des transactions, complète Cédric Foray, « entre lignes de services de conseil chez EY, on se passe déjà le ballon. On doit à présent aller dans le sens d’une collaboration beaucoup plus étroite, on y a tous intérêt. Un exemple est parlant : avant nous n’avions pas de visibilité sur les leads des autres équipes. Certes, on se connaît et on se parle. Désormais, c’est systématisé et généralisé au niveau européen. Rien que cela va beaucoup faciliter les collaborations ».
« Les ordres de grandeur et les objectifs sont que 100 euros de chiffre d’affaires de conseil en stratégie chez EY génèrent 100 euros de chiffre d’affaires en dehors du conseil en stratégie : deux tiers en transformation chez EY Consulting, un tiers en transactions », dit encore Bruno Bousquié.
Par exemple dans le service public, une des trois principales practices d’EY-Parthenon (voir les dernières missions ici, ici et là), « le lien avec le consulting est fondamental », complète Bruno Bousquié.
Le standing de la stratégie mis en danger ?
Ces mutualisations plurielles sont censées générer de la croissance supplémentaire au global pour EY Consulting. Au détriment du standing des équipes de stratégie ? Réponse par la négative des principaux intéressés : « Les profils sont différents. Mais le mariage avec les transactions était possible du fait de taux journaliers moyens proches. Le standard reste 300 000 euros par an et par consultant de chiffre d’affaires. » Une excellence de principe qui restera à confirmer à l’usage.
Benjamin Polle pour Consultor.fr
Crédit photo : November 25, 2018 San Jose/CA/USA - EY logo next to the entrance to their offices in downtown San Jose, south San Francisco bay area.
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commentaires (1)
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France
- 18/11/24
L’un des ténors du BCG en France, Guillaume Charlin, 54 ans, patron du bureau de Paris entre 2018 et 2022, serait en passe de quitter le cabinet.
- 15/11/24
Toutes les entités de conseil en stratégie ne subissent pas d’incendies simultanés, comme McKinsey, mais chacune peut y être exposée. La communication de crise dispose-t-elle d’antidotes ? Éléments de réponse avec Gantzer Agency, Image 7, Nitidis, Publicis Consultants - et des experts souhaitant rester discrets.
- 15/11/24
Le partner Retail/Consumer Goods d’Oliver Wyman, Julien Hereng, 49 ans, a quitté tout récemment la firme pour créer son propre cabinet de conseil en stratégie et transformation, spécialisé dans les secteurs Consumer Goods, Luxe et Retail, comme il le confirme à Consultor.
- 13/11/24
À l’heure où les premiers engagements d’entreprises en termes d’ESG pointent leur bout du nez (en 2025), comment les missions de conseil en stratégie dédiées ont-elles évolué ? Toute mission n’est-elle pas devenue à connotation responsable et durable ? Y a-t-il encore des sujets zéro RSE ? Le point avec Luc Anfray de Simon-Kucher, Aymeline Staigre d’Avencore, Vladislava Iovkova et Tony Tanios de Strategy&, et David-Emmanuel Vivot de Kéa.
- 11/11/24
Si Arnaud Bassoulet, Florent Berthod, Sophie Gebel et Marion Graizon ont toutes et tous rejoint le BCG il y a plus de six ans… parfois plus de dix, Lionel Corre est un nouveau venu ou presque (bientôt trois ans), ancien fonctionnaire venu de la Direction du Trésor.
- 08/11/24
Trois des heureux élus sont en effet issus des effectifs hexagonaux de la Firme : Jean-Marie Becquaert sur les services financiers, Antonin Conrath pour le Consumer, et Stéphane Bouvet, pilote d’Orphoz. Quant à Cassandre Danoux, déjà partner Stratégie & Corporate Finance, elle arrive du bureau de Londres.
- 30/10/24
L’automne fait son œuvre au sein de la Firme, les feuilles tombent… et les partners aussi. Les nouveaux départs sont ceux de Flavie Nguyen et Thomas London.
- 29/10/24
Julia Amsellem, qui a rejoint l’entité de conseil en stratégie d’EY en 2017, et Étienne Costes, engagé depuis 2013, font partie des 17 membres du nouveau comex d’EY dans l’Hexagone.
- 23/10/24
C’est une étude coup de poing que le cabinet Oliver Wyman a réalisée à titre pro bono pour le collectif ALERTE (fort de 35 associations, dont Action contre la Faim, Médecins du Monde et ATD Quart Monde) dédié à la pauvreté et à l’exclusion. Elle est intitulée « Lutter contre la pauvreté : un investissement social payant. » L’une des conclusions plutôt contre-intuitive : combattre la pauvreté par des financements serait un investissement gagnant-gagnant, pour les personnes concernées comme pour l’économie nationale. Les analyses du président d’ALERTE, Noam Leandri, et de Jean-Patrick Yanitch, partner à la tête de la practice Service public et Politiques publiques en France.