Haro sur le copier-coller des consultants dans le Golfe
Dans les colonnes du Tagesspiegel, le chercheur Dawud Ansari tacle la recette unique déployée selon lui par les cabinets de conseil en stratégie occidentaux pour se mettre les dirigeants des pays dans la poche, avec force honoraires à la clé, au détriment de leur développement économique effectif.
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Diversification, privatisation, tourisme, innovation : tels seraient les piliers des missions de conseil types déployées par nombre de cabinets en stratégie actifs dans les pays du Golfe, où ils sont en recherche de relais de croissance quasi infinis au service de pays en recherche de la martingale post-pétrole.
C’est ce que défend le chercheur Dawud Ansari, chercheur, enseignant et consultant lui-même. Pour lui, cet archétype des consultants occidentaux qui poussent un « modèle à la Dubaï » à longueur de présentations nuit beaucoup plus à la région qu’elle ne la développe (lire sa tribune).
Un marché de dupes à quelque 3 milliards d’euros d’honoraires chaque année, dont 1,8 pour l’Arabie Saoudite seule, avance le chercheur dans sa tribune.
Très illustratif selon lui du rôle délétère joué par les consultants, leur implication dans la construction d’une ville futuristique que l’Arabie saoudite envisage de faire sortir de terre pour 500 milliards de dollars – un projet conduit au détriment des populations natives, et dont le coût est à même de mettre le pays en faillite.
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Politique de logements sociaux en Côte-d’Ivoire, diversification de l’économie libanaise… les missions de conseil en stratégie de développement économique auprès d’Etats sont légion. « Un gâchis » pour Christine Lagarde : l’ancienne secrétaire générale du FMI avait publiquement tancé les « McKinsey et BCG » à Davos.
Tout n’est pas à jeter, expliquent nos interlocuteurs. Explication de texte.
En Arabie saoudite encore, pointe le chercheur, la place prise par un partner du BCG dans la gestion du fonds souverain est éloquente quant à l’incidence des consultants sur les orientations économiques du pays.
Une forme d’ingérence qui, selon le chercheur, poursuit une forme de colonialisme. C’est en 1923, rappelle-t-il, que la Couronne d’Angleterre avait dépêché un conseil pour l’administration générale de Bahreïn, alors protectorat anglais.
Cet héritage, estime le chercheur, les cabinets de conseil en stratégie ne semblent pas très intéressés à l’idée de le remettre en cause.
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