Neom, la ville du futur qui vire au fiasco… sauf pour McKinsey
McKinsey aurait engrangé « plus de 130 millions de dollars d’honoraires en un an ».
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L’info vient du Wall Street Journal daté du 9 mars. Selon un rapport d’audit présenté au conseil d’administration de Neom au printemps dernier que nos confrères ont pu consulter, les investissements nécessaires pour mener la métropole du futur jusqu’à son « état final » d’ici 2080 sont estimés à 8 800 milliards de dollars, soit plus de 25 fois le budget annuel saoudien, et à 370 milliards de dollars pour sa première phase d’ici 2035.
Les dirigeants du projet, « parfois aidés par les consultants de longue date du projet, McKinsey », auraient introduit des hypothèses irréalistes dans le business plan de Neom pour justifier les estimations de coûts qui explosaient. L’audit révélerait des « preuves de manipulation délibérée » des finances par « certains membres de la direction ».
Ce projet de métropole futuriste présentée comme écologique malgré une station de ski créée sur une montagne aride doit comporter une skyline de 170 km – finalement réduite à 2,5 km – avec des gratte-ciels aussi hauts que l’Empire State Building, une île de luxe, Sindalah, ou encore un hub industriel flottant, Oxagon.
Mais ce giga-chantier est isolé et ne disposerait de pratiquement aucune main-d’œuvre à proximité, manquant d’un port de taille significative, de routes et même d’alimentation électrique.
Selon le WSJ, les tentatives d’alerte quant à l’aspect démesuré et irréaliste du projet auraient été étouffées.
Les dénégations de McKinsey
Un porte-parole du géant du conseil en stratégie a déclaré que le cabinet s’assure toujours du « respect des règles qui régissent le commerce international », ajoutant que toute allégation selon laquelle McKinsey « aurait été impliqué dans la manipulation de rapports financiers est fausse ».
Le cabinet aurait pourtant contribué à créer des « modèles pour améliorer le calcul du TRI » (taux de rendement interne), selon l’audit. Et il aurait validé les projections financières de l’île paradisiaque Sindalah, par exemple – alors qu’un autre conseiller aurait refusé de le faire.
Par ailleurs, l’audit recommande de mener une enquête sur de potentiels conflits d’intérêts : McKinsey serait en effet intervenu à la fois sur la planification et sur la validation financière des projets.
Ce à quoi le porte-parole du cabinet a rétorqué que McKinsey s’est doté « de protocoles stricts pour éviter les conflits d’intérêts dans le cadre de ses missions ».
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Déjà très actifs en Arabie Saoudite depuis de nombreuses années, le Boston Consulting Group, McKinsey et Oliver Wyman ont contribué – préalablement au scandale de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi le 2 octobre 2018 – à la réalisation de 2 300 pages d'un document établissant les grandes lignes d'un projet appelé Neom (nouveau en grec et futur en arabe), selon des informations du Wall Street Journal de juillet 2019.
Avant l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en octobre 2018, McKinsey, le BCG et Oliver Wyman avaient contribué à l’élaboration d’un document de plus de 2 000 pages relatif au projet Neom – pour « nouveau » en grec et « futur » en arabe.
Au Koweït, un autre projet de ville du futur a vocation à sortir du désert via un investissement de 1,8 milliard de dollars. L’accompagnement est opéré par Oliver Wyman.
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transports - tourisme
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