Kearney veut retenir ses managers avec des stock options
Le cabinet américain a lancé un programme d’attribution d’actions pour les jeunes consultants, qui ne peuvent toutefois les encaisser que s’ils deviennent partners.
Pour fidéliser ses jeunes recrues, le président de Kearney Alex Liu a mis en place un nouveau programme de gratification. Désormais, les employés au niveau de « manager » – généralement atteint au bout de deux ou trois ans – peuvent se voir attribuer des actions au sein du cabinet : un privilège normalement réservé aux partners. Seulement, l’attribution des actions comporte un gros « si » : les employés n’en font réellement l’acquisition que s’ils deviennent, eux aussi, partners. Une recrue qui ne parvient pas à cet échelon ne touchera donc rien.
L’équipe d’Alex Liu souhaite ainsi enrayer le turnover. C’est en effet au niveau des managers qu’il est le plus important. Or, c’est aussi le moment où une recrue devient plus pertinente pour le cabinet, après plusieurs années de formation : un niveau « très crucial », comme l’a souligné le dirigeant de Kearney dans une interview début novembre à The Australian Financial Review. Mais les jeunes consultants ont alors gagné une expérience valorisable ailleurs. Alex Liu a donc expliqué au journal australien vouloir « motiver et stimuler les personnes à ce niveau, et leur donner quelque chose sur le long terme ».
Ce programme de simili-stock options s’ajoute à la liste des atouts déployés par les cabinets pour attirer les candidats et garder leurs employés, alors que la guerre des talents fait rage.
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Process de recrutement plus courts, viviers de candidats élargis, nouvelles promesses à l’embauche… Pour attitrer les meilleures recrues dans un contexte tendu, les cabinets de conseil en stratégie redoublent d’imagination et d’efforts… sans pour autant, disent-ils, rogner sur leurs exigences.
Plusieurs cabinets ont ainsi déjà accéléré les processus de recrutement, tandis que certains prennent des mesures pour donner envie à leurs recrues de rester chez eux, à l’instar de PMP qui propose la semaine de quatre jours aux jeunes parents.
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