Secteur public : les objectifs de la commission d’enquête du Sénat
Les cabinets de conseil privés pèsent-ils trop sur les décisions politiques publiques françaises ? Telle est la question centrale lâchée par le groupe communiste (CRCE) du Sénat qui vient de lancer une commission d’enquête, dont Éliane Assassi, sa présidente, sénatrice PCF de Seine-Saint-Denis, est la rapporteuse.
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« Depuis 2008, les groupes politiques ont un droit de tirage par an pour créer une commission d’enquête. Nous avons choisi ce thème parce qu’il apparaît dans la vie des institutions, des administrations, et le fonctionnement de l’État », motive Marc Hainigue, secrétaire général du groupe communiste au Sénat, à Consultor.
Car le sujet de l’implication, voire de l’ingérence, de grands cabinets étrangers dans la vie publique française, pour des sommes parfois vertigineuses, pose régulièrement question. À l’instar de McKinsey choisi par le gouvernement pour sa politique vaccinale pour lutter contre la covid, dont Consultor a fait régulièrement écho. Une facture à 10 millions d’euros (relire ici et ici). Ou Roland Berger, avec McKinsey, retenu pour une vaste mission restructuring auprès de Bercy (là), et qui a réalisé une mission pour le ministère de la Santé sur l’organisation de la chaîne d’approvisionnement pour un montant de 370 000 euros. En février dernier, Véronique Louwagie, la députée LR de l’Orne avait déjà levé ce lièvre en rendant public le détail de vingt-huit contrats passés aux cabinets de conseil, et à McKinsey et Roland Berger, pour les seuls cabinets de conseil en stratégie (là).
Pour justifier la création de cette commission sénatoriale, le groupe communiste explique que la forte présence des cabinets de conseil auprès de l’État durant la pandémie « a mis en évidence une dérive qui peut légitimement interroger sur la maîtrise par le pouvoir politique de choix souvent primordiaux », selon les sénateurs communistes consultés par Le Figaro.
Des sénateurs qui craignent que cet appel de plus en plus régulier aux cabinets de conseil privés ne soit la preuve d’une véritable défaillance de la puissance publique. Les membres de cette commission sénatoriale seront choisis lors de la conférence des présidents du Sénat le 18 novembre, avec un rendu des travaux attendu d’ici mars prochain, « avec l’objectif de faire des auditions aussi larges que possible », selon Marc Hainigue.
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