Chute de SVB : la Fed épingle le raté de McKinsey
Le Washington Post révèle que le cabinet a été mandaté par la Silicon Valley Bank, la banque des start-ups californiennes qui a fait faillite en mars dernier, pour l’aider à se conformer aux obligations réglementaires bancaires. Un travail jugé a posteriori très lacunaire par la Banque centrale.
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Trois mois après que la Silicon Valley Bank a mis la clé sous la porte, un nouvel acteur de sa déconfiture sort de l’ombre : McKinsey. Le cabinet rejoint les nombreux autres consultants à avoir été mandatés sur une base récurrente par la banque (Accenture, Protiviti, Ernst & Young, Curinos) qui était friande des conseils extérieurs – sa réputation était de compter plus de consultants extérieurs que de salariés.
Le Washington Post a ainsi pu identifier que McKinsey avait été mandaté par la banque en 2020 et 2021, alors que SVB s’approchait des 100 milliards de dollars d’actifs sous gestion et envisageait de doubler ce chiffre en 3 ans.
Ce seuil lui aurait fait changer de statut réglementaire et aurait impliqué des revues de gestion beaucoup plus aigües et récurrentes.
Un seuil qu’elle n’atteindra finalement pas : en mars, la SVB a fait faillite en même temps que plusieurs autres banques américaines.
A posteriori, le rôle joué par McKinsey n’est pas jugé au niveau par la Fed, la banque centrale américaine. Sans nommer McKinsey – quoique le Washington Post a pu recouper qu’il s’agissait bien de lui –, la Fed décrit la mission de McKinsey comme lacunaire et ayant loupé les faiblesses de la banque.
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Il lui est notamment reproché de ne pas avoir suffisamment identifié la faiblesse de certains des ratios prudentiels (en liquidité, en capital, en matière de gestion des risques) de la banque. Ce que le cabinet interrogé par le quotidien a totalement réfuté.
« Suggérer que McKinsey a contribué à la chute de la Silicon Valley Bank est faux et en contradiction avec la totalité des archives publiques. La Fed a clairement déclaré que la Silicon Valley Bank a fait faillite parce que les dirigeants de la banque et son comité exécutif ont géré inefficacement les risques de la banque. C'est l'un des quatre enseignements du rapport de la Fed sur l'effondrement de la banque, aucun d'eux n'est lié à McKinsey », a réagi le cabinet.
McKinsey pâtit aussi très directement de la déconfiture de la banque : le cabinet de conseil figurait parmi la longue liste des créanciers de la banque. À la date de sa faillite, la SVB devait encore lui régler 2,4 millions de dollars d’honoraires.
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