Oliver Wyman au cœur de la fusion UBS-Credit Suisse
Dans le cadre de son rachat du Credit Suisse, la banque UBS a annoncé jeudi 13 avril avoir recruté Oliver Wyman pour l’aider à rationaliser son activité et sa masse salariale. Une aubaine pour le cabinet de conseil en stratégie, qui signe un contrat monumental.
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Le suspense a pris fin : près d’un mois après l’annonce du sauvetage du Credit Suisse par UBS et le lancement d’un appel d’offres auprès des cabinets de conseil en stratégie pour sa supervision, Bloomberg a annoncé que cette tâche serait finalement confiée à Oliver Wyman. « Plus grande transaction financière unique » depuis la crise de 2008 selon le président d’UBS Colm Kelleher, la mégafusion sera donc confiée au cabinet new-yorkais, au détriment de Bain, McKinsey et du BCG qui avaient également été shortlistés par UBS début avril.
Pourquoi Oliver Wyman a-t-il été sélectionné, au détriment de ses concurrents ? S’il est difficile de répondre avec certitude à cette question, il s’agit sans doute d’une question de confiance ancienne accordée par UBS à Oliver Wyman. Le cabinet s’est déjà vu confier des missions de conseil en gestion des risques chez UBS ces dernières années, mais il entretient aussi des liens étroits avec l’entreprise de services financiers. Son nouveau PDG, Sergio Hermotti, avait déjà été en poste entre 2011 et 2020. Durant cette période, il avait nommé senior advisor le Britannique Huw Van Steenis, depuis devenu vice-chair et partner chez Oliver Wyman. En poste depuis novembre 2022, il avait fait ses premières armes dans le conseil en tant que senior engagement manager au BCG, après avoir obtenu son diplôme de l’INSEAD en 1995.
Si nul parmi les représentants d’UBS et d’Oliver Wyman n’a souhaité commenter cette décision – pas plus que les autres cabinets concurrents sur le deal – une chose est certaine : le cabinet s’assure un contrat longue durée. Kelleher déclarait lui-même la semaine dernière que l’opération prendrait plusieurs mois à être précisément définie, et près de quatre ans à être totalement réalisée. À l’occasion de la première fusion de deux banques d’importance systémique, le président soulignait également qu’elle était « plus importante que n’importe quelle transaction conclue en 2008 ».
Le deal UBS/Credit Suisse n’est pas sans rappeler le projet BNP/Fortis en 2011, dont la conduite avait été accordée au Boston Consulting Group, et qui avait mobilisé pendant des mois plus d’une centaine de consultants en stratégie. Les contrats d’une telle taille se faisaient rares depuis quelques années, preuve d’une forme de « consulting freeze » dans la banque, mais celui-ci semble peu à peu marquer un coup d’arrêt.
Plus qu’un deal de long terme, c’est aussi un deal complexe : l’opération, qui devrait permettre au Credit Suisse de réaliser 8 milliards d’économies sur les prochaines années, risque d’impliquer une refonte de la stratégie d’investissement du groupe, ainsi que de nombreuses suppressions d’emploi. Un projet d’envergure qui sera sans doute source d’apports financiers considérables pour le cabinet américain, mais aussi d’une forte consolidation de sa présence en Europe, alors qu’il annonçait fin janvier vouloir doubler de taille dans la région.
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