Faillites des banques américaines : McKinsey à la rescousse
Silicon Valley Bank, Signature Bank, Silvergate Bank : le mois de mars 2023 a été celui des faillites bancaires en cascade. Et avec elles viennent la crise de confiance et la chute de la valorisation du secteur : First Republic, qui a vu ses titres s’effondrer de 73 % en une semaine, a annoncé faire appel à l’expertise des stratèges de McKinsey pour la sortir de ce guêpier financier.
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70 milliards de dollars de dépôts perdus depuis le début de l’année : la banque américaine First Republic fait partie des plus importantes victimes collatérales de la crise bancaire qui traverse les États-Unis depuis plusieurs semaines. Si elle a échappé à la faillite, la 14e banque du pays a vu le cours de son action chuter de plus de 90 % depuis le mercredi 15 mars. Ce qui ne manque pas d’inquiéter les investisseurs – à raison : selon l’agence de notation S&P Global Ratings, 68 % de ses dépôts sont entreposés sur des comptes dépassant le seuil de garantie des autorités (soit 250 000 dollars).
Dans le sillon de la faillite de trois banques américaines et du sauvetage du Credit Suisse par UBS, les réactions ont toutefois été rapides : 11 des plus grandes banques américaines se sont associées pour fournir en urgence 30 milliards de liquidités à First Republic, tandis que Janet Yellen, secrétaire d’État au Trésor, a annoncé le 22 mars que les autorités étaient prêtes à soutenir davantage les dépôts des banques régionales.
Mais ces mesures n’ont pas été suffisantes pour soutenir durablement le cours de l’action de la banque : c’est pourquoi First Republic a adopté un plan de long terme en faisant appel à l’expertise de JP Morgan Chase et Lazard, mais aussi à celle des stratèges de McKinsey. Ceux-ci devraient être chargés de conseiller la banque en matière de planification stratégique, et l’aider à définir sa structure post-crise. Si les contours de l’intervention du cabinet restent flous, le Wall Street Journal évoque plusieurs pistes : une potentielle vente, un apport de capitaux ou une réduction des actifs de la banque, selon des sources proches du dossier.
Le contexte américain laisse ainsi entrevoir de nouvelles opportunités pour le conseil en stratégie : la crise fait émerger des besoins spécifiques, qui pourraient mettre un terme à la baisse du recours aux consultants dans la banque. Une tendance qui s’observe déjà outre-Rhin, avec le récent appel de la Commerzbank aux consultants de Bain. L’ampleur de la crise, de ses dégâts et de sa contagion sera déterminante pour les futures missions des cabinets internationaux.
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