Regain de forme des cabinets de conseil en stratégie dans le classement Universum 2012 : Roland Berger entre dans le top 100 en France, McKinsey 2e et Bain 4e aux États-Unis
Dans le top 100 des entreprises préférées pour lesquelles les étudiants à la sortie des grandes écoles souhaiteraient travailler, ingénieurs et managers en herbe donnent à McKinsey, au BCG, à Bain une cote légèrement à la hausse - Roland Berger fait son entrée alors qu'AT Kearney n'est plus classé.
Interview avec Julie Giraud-Avril, manager en charge chez Universum des relations avec les établissements de formation supérieure en Europe (Western Europe University Relations Manager).
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Deux enseignements sont à tirer pour les cabinets de conseil en stratégie et en management de la dernière édition du classement Universum, qui classe une centaine des plus grandes entreprises de la planète, en fonction de leur attractivité auprès des étudiants des universités, des grandes écoles de management et d'ingénieurs :
1) Roland Berger, tout comme Capgemini, fait leur entrée dans le classement français qui continue à faire la part belle à McKinsey, au BCG, à Bain et à Accenture, renforçant le sentiment d'un fossé entre le trio mythique MBB et les autres cabinets, quelle que soit la réalité plus nuancée avancée par les clients des consultants eux-mêmes. (Mars, dans le classement Universum, désigne le fabricant de barres chocolatées, et pas le Dominique du même nom bien connu des aficionados de la stratégie, ndlr).
2) Ces quelques marques bénéficient aussi bien dans le classement français que dans le classement mondial d'un regain de notoriété et d'attrait auprès des étudiants, par rapport aux versions antérieures du classement (relayées ici et là sur Consultor).
Nous en donnons ci-dessous une synthèse sous forme de tableaux ; sont comparés les classements des seuls cabinets de conseil en stratégie entre 2010 et 2012 au niveau mondial, et 2011 et 2012 pour la France.
Hors conseil, des leaders incontestés en France : LVMH pour les étudiants en management et EADS pour les futurs ingénieurs
Les étudiants des grandes écoles de commerce et management ont élu LVMH premier pour la septième année consécutive. Vient ensuite L'Oréal sur la deuxième marche du podium et Apple sur la troisième marche. Le top 5 des employeurs idéaux pour les étudiants des grandes écoles de commerce et management reste inchangé. Google conserve sa quatrième place et Canal + à la cinquième. Ĺes étudiants des grandes écoles d’ingénieurs et IT ont choisi eux EADS comme étant leur employeur idéal pour la huitième année consécutive ; suivi par Google qui prend une place et Thales, en recule d'une place sur un an.
Employeurs idéaux auprès des étudiants en MBA aux États-Unis : les cabinets de conseil en stratégie font particulièrement bonne figure
À noter, le classement Universum des employeurs idéaux tels que définis par un sondage réalisé auprès de 5 748 étudiants, entre décembre 2011 et mars 2012, dans les 72 "meilleurs MBA" (l'expression est d'Universum) outre-Atlantique fait une place de choix aux cabinets de conseil en stratégie : McKinsey talonne en deuxième position Google et Bain & Co est quatrième, puis viennent Accenture (32e), Booz & Co (44e), AT kearney (64e), Monitor Group (dont nous annoncions le possible prochain rachat, 91e).
Interview avec Julie Giraud-Avril, manager en charge des relations avec les établissements de formation supérieure en Europe (Western Europe University Relations Manager).
Consultor (C.) : De quelle manière les classements Universum sont-ils constitués ?
Julie Giraud-Avril (J.G.-A.) : Les sondages sont opérés dans un premier temps dans chacun des 12 pays où nous menons des enquêtes d'opinion. Celles-ci font ensuite l'objet d'une consolidation internationale qui constitue la matière du classement mondial.
C. : Pourquoi se limiter à ces 12 pays et ne pas élargir à un panel plus large des formations supérieures ?
J.G.-A. : Tout simplement parce que ce sont les 12 plus grandes économies. Mais nos enquêtes sont diffusées dans 29 pays.
C. : Fixez-vous des limites aux entreprises qui sont proposées au choix des étudiants ?
J.G.-A. : Oui, nous arrêtons une liste de 130 entreprises en France. Les étudiants indiquent parmi celles-là pour lesquelles ils se verraient idéalement travailler.
C. : On retrouve dans vos classements les plus grandes entreprises, à l'exclusion des autres de taille plus modeste : pourquoi ne pas les incorporer à la liste fournie ?
J.G.-A. : Les classements ont été construits avec les seules entreprises du CAC 40 et les fleurons nationaux de taille comparable qui travaillent sur leur marque employeur...
C. : Marque employeur ? Pouvez-vous rappeler à nos lecteurs de quoi il s'agit ?
J.G.-A. : La marque employeur est le corollaire de la marque produit pour la consommation. Par exemple : Heineken en tant que marque produit désigne l'attrait de la marque Heineken auprès des consommateurs qui la préféreront à d'autres brasseurs. La marque employeur s'applique non plus aux consommateurs mais aux employés : elle désigne l'attrait de la marque Heineken par rapport à d'autres employeurs susceptibles eux aussi d'embaucher de jeunes diplômés.
C. : Pourquoi seules quelques marques d'entreprises de conseil en stratégie et en management apparaissent dans vos classements, alors même que quelques autres, Oliver Wyman et Booz & Co au niveau mondial par exemple, bénéficient d'une même notoriété spontanée auprès des étudiants ?
J.G.-A. : Nous nous concentrons sur les grands leaders, si d'autres entreprises, que nous mettons pour le moment dans la catégorie des challengers, venaient à se hisser au même rang que les cabinets qui apparaissent à l'heure actuelle dans les classements, nous les intégrerions.
C. : De quelle façon commercialisez-vous ces classements ?
J.G.-A. : Les employeurs achètent nos études parce qu'elles leur permettent de se positionner par rapport à tous leurs concurrents dans le recrutement des étudiants. Nos études constituent un benchmark précieux de l'image qu'elles renvoient.
C. : Le caractère commercial de l'étude, par la revente des classements et les listes limitées d'entreprises fournies aux étudiants, ne biaise-il pas les résultats ? Ces listes ne seraient-elles pas très différentes en sondage libre ?
J.G.-A. : Les étudiants n’ont pas cet aspect à l’esprit quand ils répondent á l’enquête, celle-ci est anonyme. Dès lors, ils répondent librement. Enfin, les étudiants peuvent ajouter librement cinq noms d'entreprise.
Par Benjamin Polle pour Consultor, portail du conseil en stratégie-19/10/2012
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