Focus biodiversité pour l’ex de Roland Berger

« J’ai fait un constat de ma vie précédente où je travaillais pour un fonds de capital-risque qui investit dans des start-up tech, que le focus était mis sur l’empreinte carbone, mais qu’il existait très peu de choses concernant l’impact sur la biodiversité. Et que la notion d’impact environnementale était liée à cette empreinte carbone sans prendre en compte les enjeux de la biodiversité, explicite à Consultor Aurore Falque-Pierrotin. J’ai alors investigué et j’ai compris qu’il n’existait rien sur ce sujet, nous avons donc décidé de créer une start-up avec mes associés, Cyprien Hallé, ingénieur de formation qui travaillait également dans le fonds, et Antoine Vallier, qui est notamment l’inventeur du modèle de mesure d’empreinte sur la biodiversité, GBS. »

L’objectif, grâce à cette plateforme, est ainsi d’étudier comment les activités des entreprises contribuent aux cinq types de pressions que subit la biodiversité : le changement climatique, l’artificialisation des terres, l’utilisation des ressources en raréfaction, les différentes pollutions, l’introduction d’espèces invasives. La mission de Darwin est ainsi d’accompagner les acteurs, cabinets de conseil et plateformes logicielles, à chaque étape de cette démarche d’empreinte sur la biodiversité, du calcul d’impact à la stratégie à mettre en place, jusqu’au reporting.

Les cofondateurs de Darwin, lancée en mars dernier, viennent de boucler un tour de table de 1,5 million d’euros, mené par le fonds français d’amorçage Asterion Ventures et soutenu par une trentaine de Business Angels, « des profils très variés, des entrepreneurs de la tech, ou anciens cadres de cabinets de conseil, notamment de Big Four, ou des acteurs dédiés à l’environnement et au climat ». Son ancien cabinet n’est pas, pour l’instant en tout cas, partie prenante de ce projet. « Étant dans les bureaux de Roland Berger Londres, je connais peu les équipes parisiennes, et puis le cabinet est encore peu positionné sur les sujets environnementaux. »

Cette somme va servir à la finalisation du développement de la plateforme et au lancement de la commercialisation du produit dès début 2025. Pour cela, l’alumni de Roland Berger souhaite d’abord s’entourer de cabinets de conseil, « tous types de cabinets des Big Four pour l’angle conformité, des spécialistes en biodiversité, des cabinets généralistes ESG avec une expertise climat, pour coconstruire notre produit ». Une autre partie va aussi être allouée à la constitution de l’équipe, une quinzaine de personnes, « des profils de développeurs, de data scientist, des experts en écologie », et certainement dans un second temps des consultants ou ex-consultants en stratégie.

Cette diplômée de la London School of Economics and Political Science (LSE) en 2014, a fait ses classes dans le conseil en stratégie, deux ans au sein de Roland Berger, avant de rejoindre le corporate. Plus particulièrement dans un fonds d’investissement espagnol, Samaipata, investissant dans des entreprises numériques à impact à fort potentiel en Europe, où elle entre comme principal en 2018, avant d’y être promue partner en 2022. « Au sein de ce fonds, je me suis spécialisée dans les sujets climatiques. J’ai investi dans des boîtes ayant mis au point une comptabilité carbone, mais aussi dans l’agroalimentaire ou la mode. »