Aristo et grande gueule : un Olivier de Panafieu sans concession bientôt co-patron mondial de Roland Berger ?
Dans un portrait salé qui lui est consacré par l'hebdomadaire économique, Challenges annonce qu'Olivier de Panafieu, qui a pris à l’été la direction de la zone France et Europe du Sud-Ouest (il répondait à Consultor peu après en octobre), assumera dans quelques semaines des nouvelles fonctions de direction mondiale du cabinet dans un triumvirat qui emmènera l’ensemble des partners mondiaux. Depuis la démission surprise de Charles-Édouard Bouée début juin à Berlin, un groupe de cinq partners avait été installé au management intérimaire de Roland Berger : Stefan Schaible, le CEO délégué, Sascha Haghani, le CEO Allemagne, Autriche et Suisse, Tijo Collot d‘Escury, le managing partner des Pays-Bas, Satoshi Nagashima, le managing partner Japon et, donc, Olivier de Panafieu.
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Personnellement, il a tout du « BCBG d’HEC », comme le décrit Jean-Christophe Machet, le patron de FM Logistic, cité par Challenges, tout en cultivant un côté sauvage en lien avec la nature. À 15 ans, il est élève à Franklin et organise une césure dans l’Ouest des États-Unis, à la frontière canadienne, dans une famille de garagistes, au cœur d’une campagne sauvage et hostile où les températures hivernales avoisinent les 40 degrés en dessous de zéro. Avec quelques amis, une fois par an, il se retire dans le Vercors pour jeûner. Quatre heures de marche quotidienne dans la montagne avec deux litres d’eau pour seule alimentation.
Son oncle Guy de Panafieu est l’ancien patron de Bull, et sa femme, Françoise de Panafieu, la femme politique bien connue — par laquelle Olivier de Panafieu peut avoir accès au puissant réseau familial des descendants de Wendel, ces maîtres des forges qui ont donné au pays une série de dirigeants politiques et économiques (lire l'article du Monde du 24 décembre 2019). Jean de Panafieu, son père, est polytechnicien et a fait une carrière d'industriel. Quant à sa mère Béatrice de Panafieu, on ne lui connaît pas d'activité professionnelle mais Olivier de Panafieu indique qu'elle lui a transmis la passion de la chasse à courre.
Un apprentissage enfant qu'Olivier de Panafieu a perpétué à sa façon puisqu'il dit pratiquer régulièrement le Full Metal Jousting, des joutes chevaleresques telles qu’elles étaient organisées au xiiie siècle. Ils ne sont, raconte Challenges, qu’une centaine d’adeptes sur la planète, dont une vingtaine en France. Vêtu de son armure d’une quarantaine de kilos et chevauchant son fidèle destrier, Panafieu a affronté ses adversaires un peu partout – surtout en Afrique du Sud et en Australie. Il est un habitué du tournoi qui se passe au printemps à Sainte-Croix-Grand-Tonne, entre Caen et Bayeux, un grand moment du Full Metal Jousting.
Olivier de Panafieu, dans un univers du conseil en stratégie connu pour son fort taux de testostérone, est aussi volontiers décrit comme machiste ou d'un humour « lourdingue » : au point qu'un chaperon l’accompagne toujours lors des soirées professionnelles pour éviter qu’il ne dérape.
Un côté pour le moins brut de décoffrage, voire sulfureux, qui transpire aussi dans la vie professionnelle : à une occasion, particulièrement courroucée, il se fend d'un email virulent, avec copie à tous les actionnaires importants, pour dénoncer les agissements d’un manager d’une entreprise avec laquelle il était en affaires.
Son ticket pour le conseil, il l'obtient à la sortie d'HEC. Il décroche son premier job en 1994 chez Kearney (alors A.T. Kearney) en mettant en avant son service militaire en Guyane dans le 3e régiment étranger d’infanterie. « Ma lettre sera affichée à la cafétéria d’AT Kearney », raconte-t-il aujourd'hui à Challenges.
Au bout de trois ans, il est envoyé à Kuala Lumpur pour épauler Carrefour dans son développement malaisien. « C’était l’époque du retail flamboyant, Carrefour ouvrait un nouveau pays par an », dit-il à l'hebdomadaire. Arrivé au tout début du bureau parisien de Roland Berger, dans un appartement de l’avenue Georges-V, Olivier de Panafieu a participé à la phénoménale croissance du champion européen du conseil. Partner à 35 ans, il a beaucoup œuvré sur la stratégie des géants français de la grande distribution, que ce soit sur le dossier Rallye-Casino, la relance des Galeries Lafayette avec Philippe Houzé au début des années 2000 ou, plus récemment, sur la redéfinition d’un plan pour le groupe Auchan, qui traverse une phase difficile.
A son actif aussi, l’organisation du « grand débat national » ouvert après la crise des « gilets jaunes » et le traitement du million de contributions, parfois écrites à la main. Ou encore le dossier de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve, dans les Hauts-de-France, menacée de fermeture.
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