Alumni : les réseaux professionnels devenus norme stratégique
Soirée informelle ou baseball dans Hyde Park pour OC & C, invitation à l’inauguration de l’exposition Monumenta au Grand Palais chez BCG : les évènements proposés par les réseaux d’anciens ne manquent pas.
Tous les cabinets en ont un et proposent des fonctionnalités comparables. D’où viennent-ils et à quoi servent-ils? Plusieurs responsables répondent à nos questions.
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Le site des anciens du McKinsey a des airs de Who’s Who : on y découvre, entre autres, les interviews de Corrado Passera, chez McKinsey entre 1980 et 1985, l’un des nouveaux ministres du gouvernement italien, et de Patrick Pichette, par deux fois consultant, et aujourd’hui CFO de Google. Idem chez Booz, Advancy ou Olivier Wyman, où l’on apprend qu’untel fait désormais de la stratégie chez Renault quand un autre s’occupe des fonctions de direction chez Gerard Darel. Le BCG, lui, offre à ses vétérans un site de veille et d’informations, appelé BCG Perspectives – mais attention, comme chez la plupart des concurrents, il faut montrer patte blanche pour accéder au contenu le plus croustillant, comme les offres d'emploi sur des marchés dits cachés.
Voilà pour un aperçu des petites spécificités de chacun, mais au fond les finalités de ces réseaux sont assez similaires – tous pays et toutes tailles de cabinets confondus. Pour Hervé Lefèvre (X75), PDG de Kea & Partners, cabinet fondé en octobre 2001 et qui a lancé son réseau d’anciens en novembre dernier, il s’agit de formaliser et d’amplifier des liens entre anciens collaborateurs qui existent naturellement : « En 10 ans, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Des liens s'étaient distendus et devaient être renoués. Nous avons un patrimoine commun, et les anciens qui se sont rendus à la soirée de lancement en novembre se sentent encore faire partie de la maison » explique-t-il à Consultor.fr.
Pareilles initiatives ne datent pas d’hier. Dès les années 1960, McKinsey a cherché à coordonner les activités sociales de ses anciens collaborateurs. Mais ce qui n’était alors qu’un parrainage, à vocation strictement social, a pris une tournure beaucoup plus stratégique avec les années, à en croire le Wall Street Journal qui parle d’un « effet boomerang ». Les cabinets laissent filer leurs consultants vers d’autres horizons, mais gardent dans leur giron des gens qualifiés qu’ils peuvent éventuellement réembaucher plus tard. Et, en plus, de bons anciens font de la bonne publicité pour la marque du cabinet. Les réseaux d’anciens seraient-ils synonymes de RH et de marketing cachés et à moindre coût ?
« Ce n’est pas parce qu’on fait partie du réseau que toutes les portes sont ouvertes »
Que nenni, dit Hervé Lefèvre : "Nous n'avons pas lancé notre alumni dans cet esprit-là. Un réseau ne se crée pas en deux jours, cela demande un temps de sédimentation", tout en indiquant que sans même le cadre officiel d'un réseau soutenu financièrement par le cabinet, les anciens soutiennent les projets entrepreneuriaux ou prennent des participations dans les sociétés de leurs anciens collègues.
Pour Louis-Marie Duchamp, chez McKinsey entre 1972 et 1980 et co-fondateur d’Oneida Associés depuis, cet aspect « business » du réseau est sa raison d’être essentielle : « ça m’aide énormément pour faire du networking, et constitue une source d’informations pertinentes, via une base de données régulièrement mise à jour à laquelle on accède gratuitement. Tous les anciens de Mckinsey sont dans des positions intéressantes, dans des entreprises françaises et étrangères », dit-il à Consultor.fr. Pour le reste, « j’ai gardé des bons copains aussi » rigole-t-il, mais pas la peine de passer par le réseau pour rester en contact avec eux.
Une distinction entre réseaux formels et informels que l’on confirme chez CVA, où seules deux ou trois soirées ont été organisées ces dix dernières années. Le contact entre anciens collaborateurs est laissé aux initiatives individuelles. Chez eux – petites structure oblige -, la formalisation s’arrête à un listing scrupuleusement mis à jour et une newsletter biannuelle.
Vincent, ancien BCG, tranche le débat : « Les deux existent. Le renforcement des liens va permettre de faire des affaires. Pour l’instant dans mes nouvelles responsabilités je ne suis pas en position de passer des commandes au BCG, mais ça pourrait être le cas à terme ». Et d’indiquer certaines limites : « ce n’est pas parce qu’on fait partie du réseau que toutes les portes sont ouvertes ». Ce que corrobore Louis-Marie Duchamp : ancien ou pas, on ne dérange pas plus de deux minutes un consultant McKinsey en poste, sans une question précise, au risque de se faire envoyer paître.
Benjamin Polle pour Consultor, portail du conseil en stratégie- 03/02/2012
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