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Parole de consultant : « Être flexible, tout-terrain, c’est ce que j’aime »

Vincent Viudes est project leader chez Global Strategy Group by KPMG. Son troisième cabinet en quelques années, mais il assume la versatilité comme prix de la recherche d'un mode de conseil au plus près de son idéal : missions rapides et exigeantes menées par des équipes resserrées.

27 Nov. 2019 à 05:20
Parole de consultant : « Être flexible, tout-terrain, c’est ce que j’aime »

Consultor : Qu’est-ce qui vous a mené vers le conseil en stratégie ?

Vincent Viudes (V. V.) : J’ai choisi le marketing stratégique en formation initiale et j’ai fait une classe prépa à Nice, avant d’intégrer l’ESSEC Business School de Cergy-Pontoise pour un Master of Science in Management puis un Major in Strategy and Marketing.

Pendant mes études, j’ai effectué un apprentissage chez Accenture, un cabinet plus orienté conseil en management qu’en stratégie où j’ai travaillé pour les deux mêmes clients pendant un peu plus d’un an. Et en discutant avec différentes personnes, je me suis rendu compte que le métier du conseil en stratégie pouvait correspondre véritablement à ce que j’attendais, c’est-à-dire des missions variées et multiples sur des durées courtes, de quelques semaines.

Parce que ce que j’aime dans ce métier et qui me correspond le plus, c’est la nécessité d’être très flexible, tout-terrain, tout en ayant une idée précise du fond, avec les qualités analytiques, de logique, voire techniques, que cela exige. C’est également être capable d’avoir une intelligence émotionnelle par rapport aux équipes, de travailler à leur développement, de cultiver l’échange et la diversité. C’est un métier très complet.

Vous êtes resté quatre ans chez Monitor Deloitte et y avez été nommé manager en juin 2018. Vous êtes parti six mois après, pour un poste de projet leader chez GSG. Pourquoi partir à ce moment-là ?

V. V. : Deloitte était mon premier cabinet en tant que consultant où j’ai gravi les échelons, strategy consultant, senior strategy consultant, puis manager. Et j’y ai passé plus de quatre années fantastiques. Lorsque j’y suis arrivé, nous étions entre vingt et vingt-cinq, à mon départ, l’équipe s’était démultipliée en dépassant les 80 personnes. L'aventure GSG me donnait la possibilité de revivre l'effervescence d'une création de marque.

Ne prenez-vous pas un risque en changeant souvent de cabinets ?

V. V. : J’ai choisi ce métier pour la diversité. Je pense qu’il faut être généraliste, surtout en début de carrière. Pour l’instant, je n’ai pas vocation à me spécialiser. Nous travaillons une mission, un client à la fois. Pour moi, c’est très important d’aborder un maximum de secteurs et de missions, pour éventuellement plus tard, aller vers des secteurs avec lesquels on se sent plus en phase.

En quoi vos fonctions actuelles diffèrent des précédentes ?

V. V. : En tant que project leader, l’équivalent du manager dans d’autres cabinets, je suis le pivot entre les clients, les équipes juniors et les partners. En ce moment, je travaille sur une mission de pure stratégie, un plan strat' d’une dizaine de semaines pour une banque, plutôt orientée vers le patrimonial, qui essaie de se réinventer sur le marché français. C’est un pur cas d’école, avec les questions les plus élémentaires que se pose un DG par rapport à son activité et son marché.

J’ai par ailleurs de nouvelles responsabilités internes en termes de ressources humaines et de recrutement. J’ai la casquette de people manager, en charge de tous les sujets RH avec les partners. Le recrutement est l'une de nos principales actions depuis la création de GSG. Nous cherchons à construire un process de recrutement très différent de ce qui existe.

Que trouvez-vous de plus dans ce cabinet ?

V. V. : C’est un cabinet jeune qui a l’ambition de proposer des solutions différentes tant en externe qu’en interne. Nous ne souhaitons pas faire un copier-coller de ce que proposent les autres Big Four. Nous sommes actuellement environ quarante consultants et partners, et cherchons à atteindre une taille critique dans les secteurs où nous nous positionnons en priorité, les télécoms, les services financiers, la santé, les consumers retails, et pour lesquels nous pourrons offrir des offres spécifiques et différenciées.

Une offre qui va au-delà de la stratégie pure notamment du fait des ponts qu’on peut établir avec KPMG, par exemple dans le domaine de l’analyse de données. Notre plus-value réside enfin dans notre équipe qui est à la fois agile et suffisamment mûre, avec ses six managers et quatre principals, apportant de nombreuses années d’expérience dans le conseil.

Journées harassantes, productivité à flux tendu : la vie de consultant en stratégie est-elle aussi dure qu’on le dit ?

V. V. : L’idée que le consultant travaille de 8 heures à 2 heures du matin n’est pas une réalité. Nous faisons tout pour être flexibles. C’est-à-dire alterner des phases tendues, inévitables lorsque l’on est sur des projets, et des phases plus souples. Nous gérons en fait notre emploi du temps sous contrainte, en fonction des impératifs, mais si l’on veut avoir des activités personnelles, faire du sport deux à trois fois par semaine, c’est tout à fait possible. En revanche, avec cette vie très remplie, et l’exigence du métier, nous pouvons ressentir un peu d’usure de temps en temps. Il est vrai qu’en tant que consultant, on se demande régulièrement combien de temps on va faire ce métier.

Comme beaucoup, je pensais au début rester consultant pendant deux à trois ans avant d’aller ailleurs, plutôt vers l’entrepreneuriat pour garder une certaine zone de confort. Je me suis reposé la question, il y a un an et demi. Je reste encore, car l’effort demandé est largement compensé par les résultats de notre travail visibles à très court terme. Et aussi tant que je continue à apprendre, je ne vois pas pourquoi je changerais.

Propos recueillis par Barbara Merle pour Consultor

27 Nov. 2019 à 05:20
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