Bilan carbone, zéro avion… : prendre le réchauffement à bras-le-corps
Depuis l’été dernier, les associés et collaborateurs du cabinet Courcelles Conseil ont décidé d’agir collectivement face au réchauffement climatique.
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Leur première décision : réaliser un bilan des émissions carbone générées par le cabinet. « Nous nous sommes dit que nous devions nous appliquer la démarche environnementale que nous souhaitions proposer à nos clients », amende Quentin Wallerich, chef de projet chez Courcelles, en charge de l’élaboration du bilan carbone. Il a été réalisé avec l’outil de Greenly, co-fondée en 2019 par un alumni de Strategy &, Alexis Normand.
C’est donc chose faite aujourd’hui pour Courcelles avec la publication des premiers résultats d’émissions de CO2 : consommation d’énergies fossiles (scope 1), d’électricité (scope 2), et tous les actes d’émissions indirects, achats de produits ou service, immobilisations de biens, déchets, déplacements professionnels et domicile/travail (scope 3)… « Et nous sommes fiers d’être parmi les 2 500 entreprises ayant volontairement publié leur bilan carbone sur le site de l’ADEME. Nous avons transmis l’ensemble des données financières nécessaires aux calculs, les achats, les transports… et avons soumis des questionnaires en interne auprès des collaborateurs pour évaluer les trajets et “la consommation” afin d’avoir une vision globale de nos émissions. »
Pour l’exercice 2021, Courcelles a produit 61 tonnes d’équivalent CO2, à savoir 4 tonnes par collaborateur. Des résultats qui se situent dans le haut du tableau des cabinets de conseil vertueux, avec des chiffres qui s’échelonnent entre 2,5 tonnes et 20 tonnes par employé. « Ce qui apparaît également par rapport aux cabinets concurrents, c’est que nous avons très peu d’émissions liées à nos déplacements, ou à nos achats de service, symptômes de notre modèle “d’artisans” pour nos clients principalement basés en France. »
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Électricité verte, taxis partagés, sensibilisation des équipes en interne… Soumis aux exigences croissantes de la société et de leurs clients et conscients d’avoir à prendre leur part dans la lutte contre le réchauffement climatique, les cabinets de conseil veulent passer à la vitesse supérieure en devenant « Net Zéro », c’est-à-dire neutres en carbone sans se reposer sur la béquille de la compensation.
Fort de ce constat, le cabinet Courcelles s’engage dans un plan de réduction de ses émissions avec trois objectifs-phares pour 2023 : tendre vers zéro déplacement en avion, conduire une étude d’opportunité pour l’installation d’une pompe à chaleur, et la mise en place d’une politique d’achats responsable. « Les achats responsables, c’est notamment privilégier le numérique reconditionné, la dématérialisation des journaux, mettre en place des normes pour un sourcing de mobilier durable, et plus compliqué, instaurer des règles de réduction des impacts auprès de nos fournisseurs dans le cadre des achats de prestations de services. Fin 2023, nous tirerons le bilan de notre plan, et nous le réadapterons si besoin. Nous souhaitons être en phase avec les accords de Paris pour ne pas dépasser de 1,5 °C le réchauffement climatique à notre échelle. Cela veut dire pour notre cabinet diviser par deux les émissions par collaborateur en 10 ans, soit environ 8-10 % par an. Un taux que nous devrions pouvoir atteindre. »
Les cabinets de conseil en stratégie tentent de plus en plus d’aligner leurs recommandations auprès de leurs clients avec leur propre fonctionnement en termes de démarche RSE (responsabilité sociétale et environnementale). À l’instar de Courcelles, certains autres cabinets commencent à publier sur l’impact de leurs activités : Cylad, son rapport d’activité RSE ou Kea & Partners, de son comité de mission.
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