Classement Consultor 2020 des cabinets de conseil en stratégie
Une première post-déclenchement de la crise sanitaire de covid 19. Entre le 3 août et le 18 septembre, 496 répondants (316 hommes et 180 femmes) dans sept grandes écoles (HEC, ESSEC, ESCP, Polytechnique, Ponts et Chaussées, Mines, Centrale Paris) ont indiqué quels cabinets parmi vingt-quatre entreprises de conseil en stratégie ils connaissent le mieux et celles pour lesquelles ils voudraient travailler en priorité.
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Tous les répondants du sondage conduit par la Junior Entreprise de HEC (HEC Junior Conseil) pour Consultor étaient en dernière année d’école au moment du sondage. Résultats des courses : les Big Four chamboulent le classement de la notoriété, McKinsey, Boston Consulting Group, Bain et par extension Oliver Wyman – Kearney – Roland Berger restent les cabinets pour lesquels les étudiants veulent le plus travailler.
Inertie, inertie, trois fois inertie ! C’est un peu le sentiment que la neuvième édition du classement annuel de Consultor des cabinets de conseil en stratégie français pourrait donner. À première vue, les mêmes plus gros cabinets restent ceux qui sont les plus connus et les plus attractifs aux yeux des étudiants que nous sondons chaque année sur leur connaissance d’une liste restreinte de cabinets – vingt-quatre cette année.
Côté notoriété, l’effet Big Four joue à plein
En zoomant un peu, certains signaux plus faibles apparaissent. Déjà la situation est beaucoup moins statique qu’on veut le croire.
Jusqu’en 2017, le trio McKinsey-Boston Consulting Group-Bain & Company était inamovible en matière de notoriété aux yeux des étudiants interrogés. Un trio MBB qui n’apparaît plus aussi intouchable, ce que confirme cette édition du classement.
Le BCG confirme sa première place devant McKinsey pour la troisième année de suite. Mais la différence de notoriété des deux marques auprès de notre panel est infime : 459 étudiantes et étudiants disent connaître ou avoir déjà eu affaire au BCG, deux de plus que pour McKinsey (457) !
Derrière, EY-Parthenon poursuit son irrésistible ascension auprès de nos sondés. Classé pour la première fois par Consultor en 2019, et ce au sixième rang, la marque de strat’ d’EY, issue d’un rachat en 2014, étoffée en France par l’arrivée des anciens d’OC&C, se hisse dans le tiercé de tête.
Derrière ce trio, le yoyo de Bain & Company se poursuit : rétrogradé au 5e rang dans l’édition 2018, remonté à sa 3e place historique en 2019, Bain pâtit de l’ascension d’EY-Parthenon et se classe 4e.
Oliver Wyman se stabilise à la 5e place, en recul par rapport à sa percée de 2018. Autre conséquence du changement de donne poussé par EY-Parthenon, Roland Berger perd du terrain pour prendre la sixième place – sa plus basse en matière de notoriété depuis la création de ce classement en 2012.
Dans le sillage d’EY-Parthenon, les marques de conseil en stratégie des Big Four bénéficient à plein de la taille et de la puissance de leur maison mère : Global Strategy Group (GSG) par KPMG, que nous sondons pour la première fois, apparaît au 7e rang. « On était presque agréablement surpris de notre rang », lâche Cyril Gay Belan, le patron de GSG en France.
De même, Monitor Deloitte reste stable en haut de tableau. Un effet Big Four doublé du travail de communication entrepris par les nouveaux entrants. « Nous nous réjouissons qu’après seulement trois ans d’existence à Paris, EY-Parthenon ait déjà acquis auprès des étudiants une notoriété comparable aux leaders établis depuis 20 ou 50 ans à Paris. Nos équipes font un énorme travail sur les campus, lors de forums, de cocktails, de cours de stratégie, pour arriver à ce résultat. Nous avons augmenté nos recrutements sur 2020 pour nourrir notre forte croissance : cela se sait vite sur les campus », corrobore Bruno Bousquié, le managing partner d’EY-Parthenon en France.
Dans la seconde partie du classement de la notoriété, certains cabinets connaissent des progressions remarquables à l’instar de Vertone et Cepton qui bondissent tous deux de cinq rangs.
Dernière conséquence notable des classements d’EY-Parthenon et de GSG : Kearney. Le cabinet figurait traditionnellement dans le top 6 de notre classement de la notoriété et recule mécaniquement depuis 2018 du fait des classements de Monitor Deloitte, EY-Parthenon et GSG-KPMG.
« C’est dommage parce que ce classement Consultor participe à la notoriété de notre cabinet auprès des étudiants que nous souhaitons recruter, réagit Nicolas Lioliakis, partner de Kearney. Ceci étant, notre principal objectif n’est pas tant le recrutement, il reste somme toute classiquement dans le conseil en stratégie celui de la rétention, conserver le plus longtemps possible nos recrues, notre principal actif. Nous recevons de plus en plus de CV, des milliers dont le tri est un processus très lourd, et nous ne connaissons aucune pénurie des profils recherchés. »
Et d’ajouter qu’« on ne peut pas lutter contre des EY et Deloitte, les moyens des Big Four pour se faire connaître dans des forums, au-delà des seuls rendez-vous conseil, étant autrement plus importants que dans les seules entreprises de conseil en stratégie ».
Côté attractivité, un top 6 inchangé
Cet effet volume des Big Four est sensiblement atténué quand on interroge les étudiants sur l’attractivité des marques de conseil en stratégie. Seuls figurent dans ce classement les cabinets connus par au moins 10 % de notre échantillon. Sept cabinets en sont exclus : Ares, Cepton, Courcelles, Cylad, INDEFI, Ylios et Circle.
Vous verriez-vous travailler pour X ou Y cabinets ? Est-ce une perspective attirante à vos yeux ? Sur ces questions, les MBB (enfin le BCG reste devant McKinsey) sont loin devant et sont les trois seuls à dépasser la barre des 70 % d’attractivité.
« Malgré la situation sanitaire, nous poursuivons nos efforts sur les campus, nous recevons plus de candidatures et nos recrutements de juniors ont augmenté. La stabilité de notre attractivité, sur ces dernières années, est un bon indicateur confirmant que notre cabinet parisien reste dans le top des choix des étudiants », réagit Jean-Charles Redon, un associé parisien de Bain qui chapeaute les recrutements.
Vient ensuite le trio Oliver Wyman-Roland Berger-Kearney à plus de 50 %. Puis, seulement, apparaissent les Big Four. « Nos consultants doivent redoubler d’efforts sur les campus pour expliquer la force de notre positionnement et compenser la jeunesse de notre marque. La grande différence en matière d’attractivité entre nous, McKinsey et le BCG réside dans l’ancienneté de la marque et du nombre d’alumni qui deviennent ambassadeurs de leur ancien cabinet. Nous n’avons pas encore ce réseau, cela viendra. C’est un travail de longue haleine », estime Bruno Bousquié.
Une analyse que nuance Cyril Gay Belan chez GSG : « Vouloir nous comparer à un McKinsey serait une erreur : nous sommes caractérisés par un modèle de cabinet de stratégie au sein d’un big Four, capable de mobiliser de nombreuses compétences très pointues dans ces réseaux pluridisciplinaires, pour aider nos clients à gérer leurs problématiques les plus complexes. Nous devons mieux nous faire connaître sous cet angle dans les écoles. Notre notoriété encore récente nous oblige bien sûr a fournir plus d’efforts pour recruter que quand j’étais chez Roland Berger ou Oliver Wyman (Cyril Gay Belan a été partner dans ces deux cabinets, NDLR), mais se faire mieux connaître dans les écoles passe par là : des publications d’articles, la présentation de méthodo, de nos outils propriétaires, de business cases spécifiques devant les étudiants. »
Des campus plus « consulting friendly » que d’autres
Autre signal faible, et nouveauté du classement 2020, les variations de notoriété d’une école à l’autre. Amusant de noter d’abord que certains campus sont plus « consulting friendly » que d’autres – sans immense surprise non plus.
En commençant par les écoles de commerce où sans surprise les étudiants connaissent un nombre plus important d’entreprises de conseil en stratégie que dans les écoles d’ingénieurs.
HEC ressort comme l’école où les sociétés de conseil en stratégie sont connues en plus grand nombre (relire notre article sur l’école).
À l’inverse, les cabinets de conseil sont globalement moins bien vus dans les écoles d’ingénieurs, où ils sont moins un must de début de carrière. À noter que les écoles d’ingé considèrent toujours McKinsey comme la marque la plus connue, à rebours du classement global, et classent Bain seulement au 5e rang en termes de notoriété. Les variations concernent également les rangs des cabinets dans chaque école avec parfois des surprises : Bain 10e aux Ponts et Chaussées, 8e à CentraleSupélec où GSG, Monitor Deloitte et EY-Parthenon sont respectivement 3e, 4e et 5e, Oliver Wyman occupe le 7e rang à l’ESSEC, mais le 4e à l’X, Roland Berger est 7e à l’ESCP, mais 4e à l’ESSEC.
De quelles marges de manœuvre disposent les cabinets pour faire bouger leur rang d’une école à l’autre ?
« En y allant à fond sur la seule réalité primordiale qui compte : le caractère différenciant d’une marque, estime Augustin van Rijckevorsel, partner chez Circle Strategy. Attention, pas le facteur différenciant surfait qui crame comme une étoile filante en quinze jours. Le facteur différenciant qui est vécu par les consultants et les clients, qui sont les principaux médias et ambassadeurs de votre marque. Sur le public étudiant, pareil : je ne veux pas que Circle arrive avec un pitch commercial tout ficelé, je veux que nous donnions des insights sincères sur notre compréhension de comment ce métier évolue et par où il pourrait être intéressant de l’aborder. Si en sortant de la salle de cours, les étudiants ne viennent pas bosser pour Circle, fair enough. »
Un travail école par école auquel croit Éric Dupont, associé de PMP. Il établit « une corrélation stricte entre les efforts déployés pour se faire connaître dans les écoles et la qualité des CV reçus, sensiblement meilleure par exemple pour les trente-sept personnes recrutées en 2019. Avec de vraies marges de manœuvre hors des quelques écoles dans lesquelles le cabinet concentre ses efforts ».
Enjeu : faire en sorte qu’un nombre grandissant d’élèves entendent parler de PMP le plus tôt possible dans leur parcours, pour que l’idée d’y postuler au moment de se caser fasse son chemin. Dans la course aux talents, chaque petit gain compte.
Par Consultor.fr
Avertissement
Ce classement exclusif a été pensé et élaboré par Consultor. Toute reproduction même partielle du contenu de cette étude est interdite ainsi que toute utilisation commerciale sans l’autorisation préalable de Consultor.
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Classement
- 31/10/24
Baisse du taux global d’anciens consultants en stratégie au sein des comex, proportion légèrement accrue parmi les nouveaux venus et vive progression du nombre de femmes : tels sont les résultats de la 7e étude dédiée de Consultor.
- 24/09/24
HEC et l’École Polytechnique, leurs élèves courtisés par les « meilleurs employeurs » dès leur arrivée sur le marché du travail. Ont-ils une appétence similaire pour le conseil en stratégie en sortie d’école ? Priorisent-ils les mêmes cabinets et déjouent-ils certains pronostics quant à leurs attentes ?
- 12/07/24
Cette année, les élèves des grandes écoles bousculent l’ordre établi ! Bain retrouve ainsi le trio de tête en notoriété et Oliver Wyman gagne 3 places - quand Bain, encore, chipe la 2e place à la Firme et talonne le BCG pour l'attractivité.
- 13/05/24
Quel est le premier cabinet en matière d’image pour les professionnels des services financiers en 2024 ? Réponse : le BCG. Bain s'octroie la 2e place devant McKinsey, talonné par Roland Berger et Oliver Wyman.
- 03/05/24
Aux yeux des étudiants en écoles de commerce, l’écart se resserre entre McKinsey, qui faiblit légèrement, et le BCG qui progresse : les deux cabinets se classent respectivement 12e et 17e du top 100 établi par Universum. Quant à Bain, après avoir connu une nette progression durant plusieurs années, il perd une place, en 41e position.
- 29/03/24
Pour cette douzième édition, ce sont 17 alumnis du conseil en stratégie qui font partie du classement 2024 des 100 leaders de moins de 40 ans de l’institut Choiseul.
- 22/03/24
Depuis 2019, toutes les entreprises de plus de 250 salariés et, depuis 2020, toutes celles de plus de 50 salariés doivent calculer et publier leur Index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, chaque année au 1er mars. Si la note moyenne nationale des entreprises françaises plafonne, les cabinets de conseil en stratégie — historiquement très masculins — progressent pour la 3e année d’affilée. Ils n’en restent pas moins mauvais quant à la parité parmi les plus hautes rémunérations. Analyse des index 2024 et réactions de plusieurs des cabinets concernés.
- 28/02/24
100 mouvements de partners de novembre 2022 à février 2024, avec un solde de 8 associés supplémentaires pour les 11 cabinets observés. La 3e édition de l’étude menée par Consultor confirme la tendance au ralentissement – relatif – du marché, bien que certains cabinets connaissent une nette croissance de leur partnership.
- 19/02/24
Pour la deuxième année consécutive, le cabinet de conseil en stratégie Singulier fait partie des 500 entreprises dont la croissance est la plus rapide. Le classement « Champions de la croissance 2024 » est établi par Statista pour les Échos.