Et les ministères plus gros acheteurs de conseil sont...
65 millions d'euros : tel aurait été le budget annuel moyen des achats de conseil en stratégie effectués par les ministères de la République française en 2018, 2019 et 2020. Challenges, dans un article publié sur son site le 7 mai 2021, publie à nouveau le chiffre (rendu public par Le Canard Enchaîné dès le 7 février) et donne le détail de ce total d'achats, ministère par ministère.
- EY et le BCG rescapés 2023 des saignées dans les dépenses de conseil de l’État
- Baisse des dépenses de conseil de l’État en 2022 : des chiffres en trompe-l’œil ?
- Légiférer sur le conseil ou pas ? L’Assemblée se déchire.
- Consultants : la Cour des comptes met la pression sur l’Assemblée
- Consulting ou lobbying ? Le gendarme de la transparence met la pression.
- UK : Bain n’est plus blacklisté
- État : Les nouvelles missions de conseil révélées par Matignon
- Exclusif – À l’UGAP, 48 commandes en quatre mois pour PwC
Sans surprise, le ministère de l'Économie et des Comptes publics apparaît comme le plus gros acheteur (20,5 millions d'euros en moyenne par an, relire nos articles ici, ici ou ici par exemple). Suivent le ministère des Armées (9,7 millions d'euros par an en moyenne, relire notre article), les services du Premier ministre (relire notre article), le ministère de l'Intérieur (6,3 millions d'euros), le ministère des Collectivités locales (5,5 millions d'euros), le ministère de la Transition écologique (5,1 millions d'euros, relire notre article) et le ministère de la Culture (2,5 millions d'euros).
Sous le million d'euros de dépenses de conseil annuelles moyennes, apparaissent les ministères de l'Éducation nationale (0,8 million d'euros), le ministère de la Justice (0,7 million d'euros), le ministère des Sports (0,6 million d'euros), le ministère de l'Agriculture (0,5 million), le ministère des Outre-Mer (0,3 million), le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (0,1 million) et, bon dernier, le ministère des Affaires étrangères (19 500 euros de dépenses annuelles, par exemple une étude d'impact sur la crise du coronavirus dans le secteur du tourisme, relire notre article ici)
La source de ce chiffre est Chorus, l'outil comptable des services de l'État dont les hauts fonctionnaires ont extrait toutes les dépenses étiquetées conseil en stratégie et organisation, en pleine polémique sur les dépenses de consulting de l'État, après que le rôle de McKinsey auprès du ministère de la Santé pour la conduite de la campagne vaccinale contre la covid a été rendu public (relire nos articles ici, ici, ici, là et là).
Une recherche limitée aux seuls achats de conseil en stratégie et organisation qui explique que le chiffre de 65 millions d'euros soit de moitié inférieur aux 150 millions d'euros que décomptait la Cour des comptes dans un rapport sur le recours aux consultants extérieurs par l'État (relire notre article) – la cour ayant, elle, inclus dans son périmètre les achats de conseil en IT, conseil juridique et autres dépenses de conseil. Un périmètre beaucoup plus large donc.
Restent quelques questions sur ce qui est inclus ou non dans ces chiffres : recoupent-ils les 100 millions d’euros budgétisés pour l'accompagnement de l'État (relire notre article) par treize cabinets de conseil privés principaux et quarante-cinq sous-traitants spécialistes choisis en juin 2018 et d'ici 2022 (relire notre article) ? Recoupent-ils les propres marchés de conseil passés en direct par certains ministères comme celui des Armées qui prévoit 87 millions d'euros de dépenses pluriannuelles par un accord-cadre 2018 ? Recoupent-ils les dépenses de conseil intervenues ailleurs dans le secteur public qu'au sein de l'administration centrale de l'État (par exemple dans les centres hospitaliers, relire notre article) ?
Crédit photo : Unsplah, @zanckfl
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
secteur public
- 16/11/24
Le sénateur républicain de Floride est connu pour son extrême fermeté face à la Chine. C’est en raison des activités de McKinsey dans ce pays que Marco Rubio a plusieurs fois remis en cause l’attribution de contrats fédéraux à la Firme.
- 05/11/24
« Consultant, quoi qu’on en pense, cela reste un métier. » Confidence, en off, d’un membre du staff du gouvernement Barnier. « Il n’a jamais été question de supprimer le recours au conseil externe par l’État. » Sa valeur ajoutée serait-elle incontestable ? Exploration avec David Mahé (Syntec Conseil), Jean-Pierre Mongrand (Dynaction, ex-Kéa) et David Cukrowicz (Lastep).
- 25/10/24
Selon le Jaune budgétaire du Projet de Loi de Finances 2025, le montant total des missions de conseil réalisées par des cabinets privés a fondu de moitié entre 2022 et 2023.
- 24/10/24
Le ministère des Affaires et du Commerce a chargé le BCG de déterminer les modalités envisageables pour que les agences postales au Royaume-Uni deviennent la propriété de leurs employés.
- 17/10/24
Ancien de Roland Berger, Emmanuel Martin-Blondet est nommé conseiller chargé de la transformation de l’action publique et de la simplification des parcours de l’usager.
- 11/10/24
Les attributaires du marché de conseil en stratégie et RSE de la RATP, lancé le 2 avril dernier, sont connus : il s’agit d’Arthur D. Little, Avencore, Roland Berger et EY Consulting/EY-Parthenon – sur la partie stratégie.
- 10/10/24
L’Institute for Government (IFG), un think tank indépendant, enjoint le gouvernement à saisir l’opportunité de l’arrivée à échéance de contrats de conseil d’une valeur de 5,4 Md£ pour réduire sa dépendance aux cabinets privés.
- 09/10/24
L’info vient du Wall Street Journal, et elle a de quoi surprendre : le BCG n’a pas hésité à accepter les conditions imposées par les autorités de Shijingshan, un ancien quartier d’aciéries à l’ouest de Pékin, pour participer à un appel d’offres.
- 26/09/24
Sa nomination doit encore fait l’objet d’une validation au Journal officiel, mais Pierre Bouillon devrait diriger le cabinet de la secrétaire d’État en charge de l’IA et du Numérique. Il était dircab adjoint de Stanislas Guerini dans le précédent gouvernement.