Les 5 écoles qui façonnent les partnerships du conseil en stratégie
Depuis 2011, Consultor s’intéresse aux diplômes des associés dans le conseil en strat’ français. Quelles sont les grandes écoles françaises offrant le plus de chances de devenir partner ?
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Cinq formations réputées ont délivré plus de la moitié des diplômes obtenus par les 508 associés des cabinets du guide Consultor – 52 % très précisément.
Un quintette qui joue une mélodie bien connue : en effet, HEC, CentraleSupélec et l’ESSEC restent solidement arrimées au podium – comme en 2021 –, suivies de l’ESCP et de l’École Polytechnique.
S’il est exclu de faire une véritable comparaison entre les résultats des études précédentes et l’observation de 2025 (6 cabinets pris en compte en 2011 – Bain, le BCG, Kearney, McKinsey, Oliver Wyman, Roland Berger –, 26 cette année), une tendance se dessine néanmoins : l’affaiblissement du creuset de l’X.
En 2011, l’école était 1re ex æquo et, en 2014, 3e. En 2021, en revanche, elle manquait le podium d’une marche.
La prise en compte de davantage de cabinets pourrait expliquer ce phénomène, mais, si l’on réduit le scope aux 5 cabinets de 2011 (Kearney ne figurant pas dans la base 2025), on obtient des résultats similaires : HEC en tête, suivie de CentraleSupélec, l’ESSEC, et l’ESCP qui devance l’École Polytechnique – à deux partners près sur 260.
Des données à mettre en perspective de l’appétence respective des jeunes diplômés de l’X et de HEC pour le conseil en stratégie, par exemple.
Ainsi, selon le classement de la notoriété et de l’attractivité des cabinets de conseil auprès des élèves de grandes écoles réalisé par la Junior de HEC en 2024 pour Consultor, à la question « Envisagez-vous de travailler dans un cabinet de conseil en stratégie après votre diplôme ? », les élèves de l’X ne sont que 8 % à répondre « oui » (41 % pouvant « peut-être » y songer), quand c’est « un objectif prioritaire » pour 30 % des élèves de HEC (43 % d’entre eux répondant « peut-être »). Or, pour prendre attache dans un cabinet, y progresser et en devenir associé, il faut avoir eu envie… de le rejoindre.
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HEC et l’École Polytechnique, leurs élèves courtisés par les « meilleurs employeurs » dès leur arrivée sur le marché du travail. Ont-ils une appétence similaire pour le conseil en stratégie en sortie d’école ? Priorisent-ils les mêmes cabinets et déjouent-ils certains pronostics quant à leurs attentes ?
Entre écoles de commerce et d’ingé, le cœur des cabinets balance
Au global, en effet, la répartition est équilibrée, bien que les business schools prennent un peu l’avantage : 45 % des partners en sont issus, contre 41 % d’ingénieurs. Les « autres écoles » – universités, MBA, etc. – ont donné lieu à 14 % des diplômes des associés.
Au sein de certains cabinets toutefois, cette répartition diffère.
C’est le cas chez Bain, Oliver Wyman ou L.E.K, dont la balance penche nettement en faveur des écoles de commerce. On peut y voir un rapport avec les secteurs sur lesquels ces cabinets font figure de références, à savoir les services financiers pour Oliver Wyman notamment, et le private equity pour Bain – l’un des leaders mondiaux en la matière – et L.E.K., très actif sur les due diligences commerciales dans le PE. L’effet « boule de neige » joue aussi : les profils business étant très présents dans ces secteurs, il est plus facile d’y constituer un réseau, et donc de vendre des missions. Cela n’empêche pas ces cabinets d’avoir besoin de profils d’ingés et de les voir prendre des responsabilités/devenir associés – comme en témoigne le graphique ci-dessous.
Du côté de Roland Berger ou d’eleven, les partners sont majoritairement ingénieurs.
Si le 1er reste très actif dans l’industrie, l’énergie, les mobilités, notamment quand le second s’intéresse spécifiquement aux sujets d’IA/GenAI et de data science dans le cadre de missions de stratégie, l’une des explications tient sans doute, aussi, dans la culture d’entreprise.
D’origine allemande, Roland Berger s’est construit sur la rigueur analytique et technique. Les ingénieurs y évoluent souvent dans des secteurs où ils peuvent rapidement se positionner comme experts, ce qui facilite leur montée en grade. Là encore, les profils business ne sont toutefois absolument pas exclus.
Du côté d’eleven, le focus sur la data science et l’IA attire naturellement des profils d’ingénieurs, d’autant plus que le cabinet s’inscrit davantage dans une perspective « start-up » que corporate, avec une prime à l’innovation et à la performance basée sur la donnée. Au niveau de ses équipes, eleven revendique toutefois un continuum, les profils de recherche ayant vocation à gagner en expertise business, et inversement.
À noter que le cabinet Avencore, qui recrute exclusivement des consultants dans les écoles d’ingénieurs, se singularise – logiquement – avec un partnership 100 % « ingé ».
Quant au BCG, il est le seul cabinet à atteindre l’équilibre parfait avec autant de profils issus de ces deux catégories d’écoles – et 5 % seulement de diplômés d’autres types d’établissements de l’enseignement supérieur.
Quand Strategy& et McKinsey déjouent les pronostics
Dans des perspectives bien distinctes, les deux cabinets se singularisent.
Le premier met en effet en œuvre « l’élargissement » du recrutement à des diplômes et écoles peu identifiées ailleurs comme viviers de partners. Au-delà des traditionnels Arts et Métiers Paris Tech ou NEOMA (3 alumni de part et d’autre), de l’ESCP, X et l’ESSEC (2 alumni pour chaque), ou encore de Mines ParisTech, Sciences Po ou l’ENS Ulm (1 alumni), certains associés sont diplômés de l’Université de Bordeaux ou de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, de l’Institut d’Optique ou de la Melbourne Business School – notamment. Une diversité sans doute bienvenue dès l’arrivée au sein du cabinet, mais aussi au niveau associé, le mode de fonctionnement étant « collectif sur les grands programmes de transformation » – comme le confiait récemment Jean-Thomas Ledoré à Consultor. Un profil de conseil en strat’ – lui-même – copilote ainsi l’un des grands comptes stratégiques du cabinet avec un profil de PwC Consulting, Arnaud Ferlin.
Changement d’optique avec McKinsey, dont 78 % des profils de partners sont fidèles à ce que l’on « attend » du conseil en strat’, qui plus est dans un MBB. Centrale Supélec et HEC Paris sont très bien représentées au sein du cabinet (10 alumni chacune), ainsi que l’ESSEC (5), Mines ParisTech (3) et l’ESCP (3).
La surprise vient d’ailleurs, en l’occurrence des diplômes étrangers que ses associés détiennent. Là où leur part est anecdotique dans les autres cabinets, elle atteint 20 % chez McKinsey. On peut donc croiser deux diplômés de l’école Politechnico di Milano, un de Columbia et un autre de l’Ohio State University, d’autres encore de l’Universitat Politècnica de Catalunya, de l’ALBA Business School d’Athènes ou de l’Université de Freiburg… Un phénomène à relier aux transferts réguliers de partners entre les différents bureaux de McKinsey.
Une année faste pour les partners…
… à savoir : 2005 ! 24 des associés actuels ont été diplômés cette année-là. L’âge le plus représenté au sein des partnerships est donc, peu ou prou, de 43 ans. Viennent ensuite les années 2012 (22 partners diplômés) et 1999, avec 20 associés.
Quant aux « promos », celle de l’ESSEC en 2005 est la plus présente parmi l’ensemble des associés, via 8 de ses alumni : au BCG (2) et chez CVA, EY-Parthenon, Mars & Co, McKinsey, Oliver Wyman et Strategy& (un partner dans chacun de ces cabinets).
La promo 2005 de CentraleSupélec est, elle, incarnée par 6 associés (2 BCG et 2 Roland Berger, 1 EY-Parthenon, 1 McKinsey) suivie de celle de HEC, toujours la même année, avec 5 partners, ex æquo avec la promo 2012 de l’ESSEC et les « cuvées » HEC 2001 et 2004.
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PANEL
Identification des diplômes obtenus par 508 associés, 86 femmes et 422 hommes, de 26 cabinets figurant dans le guide Consultor des cabinets de conseil en stratégie fin janvier 2025, à savoir >>
Accuracy Strategy, Advancy, Advention, Ares & Co, Avencore, Bain & Co, BNP Paribas CIB C&T, BCG, Circle Strategy, Corporate Value Associates (CVA), Cylad, Eight Advisory S&O, eleven, Estin & Co, EY-Parthenon, Kéa, L.E.K., Mars & Co, McKinsey, Oliver Wyman, PMP Strategy, Roland Berger, Simon-Kucher, Singulier, Strategia Partners, Strategy&.
228 diplômés de grandes écoles de commerce françaises.
211 diplômés de grandes écoles d’ingénieurs françaises.
69 diplômés d’autres écoles (universités, MBA…).
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaires (1)
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Classement
- 27/01/25
Exclusif : que pensent les pros du secteur Télécoms-Médias-Tech des missions qui se sont déroulées dans leurs entreprises ? Quels acteurs majeurs sollicitent les cabinets ? Focus sur les résultats de l’enquête menée par HEC Junior Conseil pour Consultor.
- 27/12/24
Alors que les réseaux sociaux font aujourd’hui partie intégrante de la stratégie de comm des grandes entreprises, les cabinets de conseil en stratégie restent à la traine sur le sujet en France. C’est un euphémisme ! Telle est la première conclusion d’une étude exclusive de Businesscoot pour Consultor sur la présence (et l’activité) des cabinets dans cet outil de communication 2.0.
- 31/10/24
Baisse du taux global d’anciens consultants en stratégie au sein des comex, proportion légèrement accrue parmi les nouveaux venus et vive progression du nombre de femmes : tels sont les résultats de la 7e étude dédiée de Consultor.
- 24/09/24
HEC et l’École Polytechnique, leurs élèves courtisés par les « meilleurs employeurs » dès leur arrivée sur le marché du travail. Ont-ils une appétence similaire pour le conseil en stratégie en sortie d’école ? Priorisent-ils les mêmes cabinets et déjouent-ils certains pronostics quant à leurs attentes ?
- 12/07/24
Cette année, les élèves des grandes écoles bousculent l’ordre établi ! Bain retrouve ainsi le trio de tête en notoriété et Oliver Wyman gagne 3 places - quand Bain, encore, chipe la 2e place à la Firme et talonne le BCG pour l'attractivité.
- 13/05/24
Quel est le premier cabinet en matière d’image pour les professionnels des services financiers en 2024 ? Réponse : le BCG. Bain s'octroie la 2e place devant McKinsey, talonné par Roland Berger et Oliver Wyman.
- 03/05/24
Aux yeux des étudiants en écoles de commerce, l’écart se resserre entre McKinsey, qui faiblit légèrement, et le BCG qui progresse : les deux cabinets se classent respectivement 12e et 17e du top 100 établi par Universum. Quant à Bain, après avoir connu une nette progression durant plusieurs années, il perd une place, en 41e position.
- 29/03/24
Pour cette douzième édition, ce sont 17 alumnis du conseil en stratégie qui font partie du classement 2024 des 100 leaders de moins de 40 ans de l’institut Choiseul.
- 22/03/24
Depuis 2019, toutes les entreprises de plus de 250 salariés et, depuis 2020, toutes celles de plus de 50 salariés doivent calculer et publier leur Index de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, chaque année au 1er mars. Si la note moyenne nationale des entreprises françaises plafonne, les cabinets de conseil en stratégie — historiquement très masculins — progressent pour la 3e année d’affilée. Ils n’en restent pas moins mauvais quant à la parité parmi les plus hautes rémunérations. Analyse des index 2024 et réactions de plusieurs des cabinets concernés.