Étude : des « Baby Partners » rarement passés par l'opérationnel
Dix ans de maison, des expériences préalables dans l’industrie, peu d’entrepreneuriat : voilà quelques-uns des traits caractéristiques du parcours type des partners des cabinets de conseil en stratégie. Avec quelques exceptions notables.
Découvrez les résultats de l’étude de Wit Associés pour Consultor.
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- Deux nouveaux associés TMT pour EY-Parthenon
- CVA : nouveau partner infra et construction
- Strategy& : deux nouveaux partners
- PMP : trois partners promus
- Belle promo de partners pour Oliver Wyman
- SKP : Martin Crépy promu senior partner et responsable monde de la grande conso
- Alumni : les réseaux professionnels devenus norme stratégique
Il faut en moyenne 158 mois après leur année de diplomation aux consultants pour parvenir au rang de partner, ressort-il des données LinkedIn analysées par Wit Associés (dont les associés sont actionnaires à titre personnel de Consultor). Soit treize années – un chiffre en ligne avec notre dernière étude sur le sujet.
Pour y arriver, ils sont un bon tiers du panel à avoir une première expérience dans l’opérationnel avant leur entrée dans le conseil en stratégie. Elle est souvent d’une très courte durée : à l’instar de Jérôme Salomon, partner chez Advancy, qui fut un an ingénieur chez Dassault sur le programme Falcon à sa sortie de CentraleSupelec ou de Céline Choain, senior partner chez Kea aujourd’hui et trading analyste deux ans durant chez Elf en Allemagne en début de carrière.
Des parcours majoritairement monocordes
Le gros de ce bataillon de partners est plutôt composé de babys consultants biberonnés aux slides qui font leurs classes jusqu’aux échelons les plus seniors.
Le secteur compte ainsi nombre de figures qui ont commencé le métier dans les années 1980 et ont frayé jusqu’à devenir patrons de bureaux, de practices… Parmi ceux-là (énormément d’hommes et quasi plus aucune femme à ce niveau d’expérience), citons Bruno Bousquié, le managing partner d’EY-Parthenon à Paris (relire notre article), Olivier Fainsilber (qui vient tout juste de quitter Oliver Wyman après trente-sept ans de conseil dans la firme), Michel Frédeau, consultant au BCG depuis 1985, aujourd’hui senior partner du bureau de Paris, dont il a été le directeur de 2000 à 2007, ou encore Olivier Marchal, le chairman de Bain en France (relire notre article).
Sans aller jusqu'à ces extrêmes-là, les partners de notre étude ont travaillé 224 mois en moyenne dans le conseil (dix-huit ans et demi).
Certaines et certains ont beaucoup moins d'expérience : il s'agit d'un autre type de profils beaucoup moins fréquent quoique très recherché par les cabinets : les très seniors.
Les pépites qui viennent au conseil sur le tard
Ainsi, quand, Jean-Patrick Yanitch (49 ans), diplômé de Sciences Po (1993) et d’un DESS en droit international à Panthéon-Assas (1994), qui est arrivé en mars chez Oliver Wyman pour lancer la practice secteur public du cabinet, n’a lui que quelques mois de conseil en strat’ dans les pattes (relire notre article).
Idem, toujours chez Oliver Wyman, de Gwendoline Cazenave : l’ancienne CEO de TGV Atlantique se retrouvait courant 2020 catapultée partner de la practice transportation et services, sans expérience préalable de conseil (relire nos articles ici et là).
Dans la même catégorie, on trouve l’ancienne secrétaire d’État de François Hollande, Axelle Lemaire, passée au conseil en stratégie chez Roland Berger (relire notre article), Arun Arora, l’associé de McKinsey arrivé à Paris en 2019 et passé par Apple, 3M ou Groupon avant de venir au conseil ou Nathalie Lundqvist, un des experts-partners de Bain (relire notre article).Tous ne restent pas aussi longtemps. Car s’il faut dix ans au moins pour passer partner, la majorité n’occupe plus ces mêmes fonctions quinze ans après l'élection.
Une majorité de partners mono cabinet
Des partners qui, malgré la réputation de certaines et certains (relire notre article) sont plutôt très fidèles à leur cabinet et n’en changent pas comme de chemise : ils sont 46 % à n’avoir travaillé que pour un seul cabinet, 23 % pour deux cabinets et 14 % pour trois… À l’autre bout du panel, ils sont tout de même 8 à avoir fréquenté 6 cabinets !
Des moves qui peuvent également être motivés par des passages de grades auxquels les consultants ne parviennent pas dans leur cabinet actuel : ils sont 18% dans notre panel dont nous estimons qu’ils ont changé de cabinet pour devenir partner dans un nouveau cabinet.
Ils sont par ailleurs 32 à avoir changé de cabinet pour une expérience extérieure au conseil avant d’y revenir ensuite. Et 22 à avoir posé leur plaque à un moment dans leur parcours (relire notre article).
Ils sont une poignée à faire état d’une expérience entrepreneuriale à l’instar de Jean-Stéphane Ardoin, un partner chez EY-Parthenon, qui a cofondé en 2011 une société spécialiste des solutions alimentaires ciblant le marché du bien-être et de la beauté, dont il a cessé de s’occuper quelques années après, ou Sophie Marchessou, une associée chez McKinsey qui a créé brièvement une plateforme de mise en lien entre stylistes et consommateurs.
Plus surprenant, seuls 10 % des partners du panel indiquent donner des cours dans les écoles dans lesquels les cabinets recrutent habituellement – ce qui paraît peu tant la pratique est répandue (relire notre article).
10 % encore déclarent, enfin, faire partie d’un conseil de surveillance : Olivier Marchal, encore lui, était par exemple devenu en 2019, président du conseil de surveillance du groupe bancaire franco-allemand ODDO BHF (relire notre article).
Chez Bain encore, en avril dernier, Bernard Birchler (expert des industries manufacturières et de process) rejoignait de son côté la gouvernance du groupe industriel français LISI (relire notre article).
Benjamin Polle pour Consultor.fr
Retrouvez tous nos articles sur la vie de partner dans le conseil en stratégie :
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